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14/03/2023

Cybersecurity Insights

Le Compliance Officer peut-il être désigné comme DPO, du point de vue du RGPD ?

On observe, dans certaines entreprises, une tendance à nommer une même personne en tant que délégué à la protection des données personnelles (DPO) et Compliance Officer. Cette pratique est-elle conforme au RGPD ? Il y a-t-il conflit d’intérêts entre ces deux fonctions ? Nous allons répondre à ces questions en analysant les dernières décisions.
D’abord, il convient de faire un petit rappel sur les rôles de ces deux acteurs.

Les rôles du Compliance Officer et du DPO

Rôle du Compliance Officer.

Les compétences ne sont pas définies par la loi. L’entreprise n’a pas d’obligation de le nommer. Les missions sont habituellement les suivantes :

  • Pilote le programme de conformité et définit les modalités de mise en œuvre
  • Contrôle la conformité et définit les mesures correctives
  • Assure la veille des bonnes pratiques et des évolutions de la réglementation
  • Lutte contre la fraude, le blanchiment d’argent
  • Pilote la réalisation des audits

Rôle du DPO.

Ses compétences sont définies par la loi. Dans certains cas, le DPO doit être obligatoirement désigné.

  • Rôle de conseil auprès du responsable du traitement ou du sous-traitant en matière de Protection des Données Personnelles (PDP)
  • Contrôle du respect du RGPD et des autres dispositions en matière de PDP
  • Coopération avec l’autorité de contrôle
  • Point de contact pour l’autorité de contrôle

Niveau d’indépendance exigé – Absence de conflit d’intérêts

Il ressort de l’article 38.6 du RGPD que la condition à remplir pour qu’une même personne puisse assurer le rôle de Compliance Officer et de DPO est la suivante : les missions et les tâches du DPO ne doivent pas entrainer de conflit d’intérêts.

Focus sur la notion de conflit d’intérêts

Définition légale.

  • Il n’y a pas de définition légale du conflit d’intérêts dans le secteur privé.
  • La seule définition légale du conflit d’intérêts concerne le secteur public. Il s’agit de « toute situation d’interférence entre un intérêt public et des intérêts publics ou privés qui est de nature à influencer ou paraître influencer l’exercice indépendant, impartial et objectif d’une fonction » (art. 2, I° de la loi n° 2013-907 du 11 octobre 2013 relative à la transparence de la vie publique).
  • L’Agence Française Anticorruption (AFA) propose la définition suivante : « constitue un conflit d’intérêts toute situation d’interférence entre la fonction exercée au sein d’une entreprise et un intérêt personnel, de sorte que cette interférence influe ou paraisse influer l’exercice loyal de la fonction pour le compte de cette entreprise ».

Précisions de la CNIL.

Sur cette notion de conflit d’intérêts, les lignes directrices concernant les DPO précisent que le DPO ne peut exercer au sein de l’organisme une fonction qui l’amène à déterminer les finalités et les moyens du traitement de données à caractère personnel.

Précisions du G29.

Selon le G29 les fonctions susceptibles de donner lieu à un conflit d’intérêts au sein d’un organisme sont les fonctions d’encadrement supérieur (par ex., directeur général, directeur opérationnel, directeur financier, médecin-chef, responsable du département marketing, responsable des ressources humaines ou responsable du service informatique), mais aussi d’autres rôles à un niveau inférieur de la structure organisationnelle si ces fonctions ou rôles supposent la détermination des finalités et des moyens du traitement (Guidelines on Data Protection Officers wp243rev.01).

Des exemples pratiques

Pour répondre à la question de savoir si un Compliance Officer peut être désigné DPO, nous allons nous pencher sur des cas jugés par des autorités de contrôle.

Autorité luxembourgeoise de protection des données, délibération n° 19FR/2021 du 31 mai 2021.

Malgré des mesures mises en place par la société pour éviter un conflit d’intérêts, l’autorité de protection des données a jugé qu’un risque de conflit d’intérêts était bien présent.

La société argumente avoir mis en place des mesures pour ségréguer les différentes fonctions. La société a constaté l’existence d’un éventuel conflit d’intérêt pour les traitements relatifs aux AML/KYC porté par la fonction compliance. Ainsi, pour éviter ce conflit d’intérêt, la société a décidé de faire porter ce traitement par d’autres équipes. La fonction DPO pouvait ensuite être amené à se prononcer sur la conformité des traitements mis en en œuvre par ces équipes.

La société s’est ensuite dotée d’une politique de gestion des conflits internes et externes qui prévoit la gestion d’un éventuel conflit d’intérêts qui impacterait la fonction de DPO. Elle a ensuite décidé de nommer en 2019 un nouveau DPO de façon à ce que les fonctions de DPO et de Chief Compliance Officer ne soient plus cumulées dans le chef d’une unique personne.

L’ensemble de ces mesures garantissent-elles l’absence de conflit d’intérêts ? Selon l’autorité de contrôle luxembourgeoise les mesures sont insuffisantes pour garantir l’absence de risque de conflit d’intérêts.

La mise en œuvre de ces différentes mesures, notamment la gestion du traitement AML/KYC par une autre équipe, n’a pas suffi à garantir l’absence de risque de conflit d’intérêts dans le cadre des missions du DPO. Selon l’autorité de protection des données il n’est pas établi avec suffisance que le Compliance Officer, cumulant cette fonction avec celle de DPO au moment de l’enquête, ne participe pas à la détermination des finalités et des moyens du traitement de données à caractère personnel mis en œuvre dans le cadre des activités opérationnelles AML/KYC. Par conséquent, ce mode de fonctionnement présente un risque de conflit d’intérêts dans les fonctions du DPO, ce qui est contraire à l’article 38.6 du RGPD.

Relevons que ce qui est reproché en l’espèce, par la formation restreinte de l’autorité de contrôle, est l’existence d’un risque de conflit d’intérêts dans le cadre des missions du DPO. Cela, malgré les mesures prises par la société pour limiter ce risque.

En exigeant, non seulement une absence de conflit d’intérêts, mais l’absence même d’un risque de conflit d’intérêts, il convient de constater que l’autorité de contrôle est plutôt rigoureuse.

Les mesures mises en place par la société sont jugées insuffisantes. Ainsi, il serait possible de nommer la même personne à condition de mettre en place des mesures suffisantes. Quelles seraient ces mesures ? Quelles sont les mesures à mettre en place pour éliminer tout risque de conflit d’intérêts ?

Le chef d’enquête conseille la mise en place de mesures correctrices suivantes :

  • Ordonner la mise en place de mesures assurant que les différentes missions et tâches, actuelles ou passées, de la personne exerçant la fonction DPO n’entraînent pas de conflit d’intérêts.
  • Une des possibilités de parvenir à ce résultat, selon le chef d’enquête, serait d’impliquer une tierce personne, bénéficiant des compétences nécessaires, pour la revue des traitements pour lesquels il existe un conflit d’intérêts (en l’occurrence les traitements AML/KYC).
  • Une autre possibilité serait d’occuper le poste de DPO par une personne différente du Compliance Officer et ne disposant pas d’un autre risque de conflit.

Ainsi, selon l’autorité luxembourgeoise, les mesures permettant d’assurer l’absence de conflit d’intérêts consiste à ce qu’une autre personne intervienne, ce qui en l’espèce n’avait pas suffisamment été démontré. Ainsi le cumul des fonctions dans le chef d’une même personne n’est pas une solution envisagée dans ce cas d’espèce.

Sanction prononcée :

  • Rappel à l’ordre.
  • Injonction de mise en conformité dans un délai de 4 mois.

Autorité belge de protection des données, décision 18/2020 du 28 avril 2020 (dossier AH-2019-0013).

Il ressort de cet arrêt que la fonction de directeur des risques conformité et audit interne est incompatible avec celle de DPO.

L’affaire concerne une entreprise dans laquelle une même personne est responsable de la compliance, du risk management, de l’audit interne et délégué à la protection des données personnelles.

La société argumente l’absence de conflit d’intérêt, puisqu’en l’espèce le rôle Audit/Compliance/Risk n’a qu’une fonction consultative sur les traitements de données et n’intervient pas dans le choix des finalités des traitements.

Toutefois, pour l’autorité de contrôle belge cet argument n’est pas suffisant car elle considère que l’existence d’un conflit d’intérêts n’est pas limitée aux cas où une personne détermine les finalités des traitements. Les conflits d’intérêts doivent toujours être évalués au cas par cas.

En l’espèce, l’autorité belge constate dans son rôle de Audit/Compliance/Risk, le collaborateur n’a pas qu’une fonction consultative mais effectue des tâches opérationnelles pour la mise en œuvre des traitements de données.

Pour l’autorité de contrôle ces tâches apparaissent en conflit avec le rôle de DPO et ainsi que ce cumul de fonction ne peut pas avoir lieu de manière indépendante.

Sanction prononcée :

  • Injonction de mise en conformité dans un délai de 3 mois.
  • Amende administrative de 50 000 euros.

Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), affaire C-453/21

L’affaire concerne une entreprise dans laquelle une même personne exerçait les fonctions de DPO ainsi que président du comité d’entreprise, et vice-président du comité central d’entreprise.

Cet arrêt ne porte pas sur la fonction de Compliance Officer, mais demeure intéressant dans la mesure où la CJUE est amenée à se prononcer au sujet de l’interprétation de l’article 38.6 du RGPD (qui porte sur le conflit d’intérêts). La question était la suivante : un conflit d’intérêts existe-t-il lorsque le DPO est en même temps titulaire de la fonction de président du comité d’entreprise du responsable du traitement ?

La CJUE commence par rappeler qu’en principe, le RGPD n’établit pas d’incompatibilité entre les fonctions de DPO et celles d’un autre rôle. La CJUE poursuit en précisant que le RGPD pose tout de même une condition, il s’agit de veiller à ce que les autres missions du DPO n’entraînent pas de conflit d’intérêts. En d’autres termes, le DPO ne doit pas se voir confier l’exécution de missions ou de tâches qui seraient susceptibles de nuire à l’exercice de ses fonctions qu’il exerce en tant que DPO. Puis, la CJUE rappelle en quoi consiste les missions du DPO en vertu de l’article 39 du RGPD.

Sur la notion de conflit d’intérêts, la CJUE énonce que le DPO ne doit pas se voir confier des tâches qui le conduiraient à déterminer les finalités et les moyens de traitement de données à caractère personnel car le contrôle de ces finalités et moyens de traitement doit être effectué de manière indépendante par le DPO. Jusqu’ici, rien de nouveau, comme nous l’avons vu en début d’article, cette précision figure dans les recommandations de la CNIL.

La CJUE ajoute que l’appréciation de ces éléments (évaluer si les autres fonctions exercées par le DPO l’amènent à déterminer les finalités et moyens de traitement) doit être réalisée par le juge national, et qu’il s’agit d’une appréciation au cas par cas qui se fait sur la base des éléments suivants : ensemble des circonstances pertinentes comme la structure organisationnelle du responsable du traitement (RT) ou de son sous-traitant (ST), l’ensemble de la règlementation applicable y compris d’éventuelles règles internes des RT et ST.

Désigner la même personne en tant que compliance officer et DPO, quelles conditions faut-il respecter pour éviter tout risque de conflit d’intérêts ?

A la lecture de l’article 38.6 du RGPD, rien n’interdit explicitement qu’une même personne soit désignée Compliance Officer et DPO. Il est toutefois clairement imposé par les textes que le DPO doit exercer ses missions en l’absence de conflit d’intérêts. Toutefois, il n’y a pas de précision sur l’appréciation de cette notion. Or, il ressort des décisions citées ci-dessus que nommer une même personne en tant que Compliance Officer et DPO fait peser un fort risque de conflit d’intérêts. Il est donc hautement déconseillé de suivre cette pratique. Car malgré des mesures mises en place pour éviter la survenance d’un risque de conflit d’intérêts, au regard de la rigueur dont font preuve les autorités de contrôle, il est fort probable qu’elles y voient là des mesures insuffisantes. Lorsque les fonctions de Compliance Officer et de DPO sont exercées dans le chef d’une seule personne, l’absence de conflit d’intérêts apparait très difficile démontrer comme l’illustrent les différentes décisions citées dans cet article. Ainsi, nous recommandons fortement, afin d’éviter tout risque de non-conformité au RGPD, de ne pas confier les fonctions de DPO et de Compliance Officer à la même personne.

Maria IDJOUBAR

Consultante Governance, Risks & Compliance

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Nous vous souhaitons de joyeuses fêtes de fin d’année hautes en couleur et à l’année prochaine pour une année 2025 exaltante ! 🎉

🎁 Merci à tous pour votre participation au quiz de l’avent, nous contacterons le gagnant très prochainement.

🎅 Chez Almond, l’esprit festif des fêtes de fin d’année est arrivé en avance !

Nos collaborateurs ont profité d’une soirée chaleureuse et joyeuse dans l’un des restaurants les plus spectaculaires de Paris, Le Cirque avec un cocktail dinatoire, des surprises et un Secret Santa.

Et un peu plus de magie de Noël ? Almond a également ouvert ses portes aux familles de nos collaborateurs pour une après-midi conviviale autour de l’arbre de Noël. Les enfants ont été captivés par des contes enchantés, de 1001 contes Constance Felix et ont savouré un goûter délicieux avec des chocolats chauds préparés par les Empotés. Le Père Noël a distribué des coloriages géants et des cadeaux pour le plus grand bonheur des enfants 🎁

Jour 23 |

Jour 22 | Laquelle de ces menaces n’est pas un cryptoransomware ?

  • Réponse 1 : Lockbit3
  • Réponse 2 : Phobos
  • Réponse 3 : NotPetya
  • Réponse 4 : WannaCry

Laïus explicatif : Bien que NotPetya ressemble à un ransomware, il s’agit en réalité d’un wiper. Ce malware rend indisponible les fichiers de la victime, mais ne fournit aucun moyen de les déchiffrer, même après le paiement de la rançon. L’objectif principal de NotPetya n’est pas l’extorsion financière, mais la destruction de données.
En cas d’incident, voici les coordonnées de notre CERT : [email protected] +33 (0)1 83 75 36 94

Jour 21 | Vous dialoguez via votre terminal avec un service distant et vous vous rendez compte qu'il contient un stack-based overflow. Vous cherchez à l'exploiter à l'aveugle et trouvez finalement l'offset de l'adresse de retour, après avoir contourné les éventuelles protections. Vous cherchez maintenant un stop gadget pour continuer votre exploitation. Quelle est son utilité :

  • Réponse 1 : interrompre à la demande le flux d’exécution du binaire distant le temps de l’exploitation
  • Réponse 2 : obtenir une exécution fiable et maîtrisée avec un comportement reproductible
  • Réponse 3 : pouvoir mettre en pause le binaire temporairement pendant l’envoi de la payload
  • Réponse 4 : pouvoir stopper proprement le binaire afin d’éviter un éventuel crash à la fin de l’exploitation

Laïus explicatif : L’exploitation se déroulant en aveugle, il est nécessaire de trouver une adresse permettant d’obtenir un comportement particulier et reproductible à chaque exécution, comme l’affichage du texte « Bye ». Si une telle adresse est trouvée, elle correspond au stop gadget. Il permettra donc de continuer l’exploitation et de valider ou invalider nos déductions lors de l’exécution du binaire.

Jour 20 | Le terme "spam" pour désigner les messages indésirables provient initialement

  • Réponse 1 : D’une marque de jambon en boîte
  • Réponse 2 : D’un acronyme signifiant « Stupid Pointless Annoying Messages »
  • Réponse 3 : D’un sketch des Monty Python
  • Réponse 4 : D’un code utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale

Laïus explicatif : Ce mot, à l’origine un acronyme de : SPiced hAM (du jambon épicé en boîte vendue par une entreprise américaine), est repris en masse, pour brouiller la conversation, dans un sketch des Monty Python.

Jour 19 | L’acronyme PACS désigne  :

A. Un format permettant la visualisation des images dans l’imagerie médicale

B. Un système d’archivage et de communication d’images dans l’imagerie médicale

C. Un prestataire d’audit et de conseil en cybersécurité

D. Un pacte civil de solidarité

  • Réponse 1 : L’ensemble des réponses
  • Réponse 2 : Réponses C et D
  • Réponse 3 : Réponses B, C et D
  • Réponse 4 : Réponses A, C et D

Laïus explicatif :

Un PACS, dans le secteur de l’imagerie médicale, désigne effectivement un système (et non un format) signifiant « Picturing Archiving and Communication System » permettant de gérer les images médicales grâce à des fonctions d’archivage.

De plus, depuis septembre, l’ANSSI a publié un référentiel d’exigences qui permet aux commanditaires de prestations de sécurité de bénéficier de garanties sur les compétences des prestataires, sur le processus d’accompagnement et de conseil, ainsi que sur la sécurité des systèmes d’information associés. Ce référentiel vise à reconnaître officiellement les prestataires en tant que « Prestataires d’accompagnement et de conseil en sécurité ».
Enfin, en France, le PACS désigne aussi une forme d’union civile dénommée Pacs.

Jour 18 | En quelle année l'ANSSI prévoit de ne plus recommander l'utilisation de certains algorithmes de chiffrement classiques en raison de l'augmentation de la puissance de calcul des ordinateurs classiques et de la menace posée par les ordinateurs quantiques ?

  • Réponse 1 : 2026
  • Réponse 2 : 2030
  • Réponse 3 : 2035
  • Réponse 4 : 2050

Laïus explicatif : Dans son dernier avis sur la migration vers la cryptographie post quantique, paru en janvier 2024, l’ANSSI encourage tous les éditeurs à mettre en œuvre dès à présent une hybridation entre la cryptographie standard et la cryptographie post-quantique (pour les produits qui doivent protéger des informations après 2030) et recommande d’utiliser en priorité la cryptographie post-quantique à partir de 2030.  

Jour 17 | Quelle est la dernière course à laquelle j’ai participé ?

  • Réponse 1 : Le Vendée Globe
  • Réponse 2 : National Figaro 3 en équipage
  • Réponse 3 : La Solitaire du Figaro Paprec
  • Réponse 4 : Le Havre Allmercup

Laïus explicatif : Le National Figaro 2024 s’est déroulé du 4 au 6 octobre dernier à Lorient. Thomas et son équipe sont arrivés en 2e position ! Cette course clôture ainsi la saison 2024 sur le circuit Figaro. 

  • Réponse 1 : Aetheris

  • Réponse 2 : Venopie

  • Réponse 3 : Lumidus

  • Réponse 4 : Pandama

Laïus explicatif : Au sein de la plateforme d’attaque – défense M&NTIS, le scénario Pandama propose une kill chain dont l’impact, après compromission du contrôleur de domaine, permet de déployer, par GPO, une charge utile effaçant les données présentes sur les systèmes de fichiers du SI simulé.

Pour rappel, basé sur les technologies d’émulation d’adversaire et de Cyber Range, M&NTIS permet d’exécuter des campagnes d’attaques réalistes afin de challenger dans un environnement immersif les procédures et l’expertise des équipes SOC et CERT. M&NTIS répond ainsi aux enjeux d’amélioration continue de la défense.

Jour 15 | Quel type de menace ne fait pas parti de l’insider threat?

  • Réponse 1 : Malicious
  • Réponse 2 : Ransomware group
  • Réponse 3 : Negligent
  • Réponse 4 : Vendors

Laïus explicatif : Almond a proposé une étude sur la menace interne qui décrit chaque type d’insider. Les groupes de ransomware sont externes à l’entreprise mais peuvent recruter des employées pour récupérer des accès valides et compromettre l’entreprise. Retrouvez l’étude ici.

Jour 14 | Selon vous, quelle proportion des cyberattaques réussies sont liées à une erreur humaine ?

  • Réponse 1 : 40%

  • Réponse 2 : 100%

  • Réponse 3 : 70%

  • Réponse 4 : 90%

Laïus explicatif : 90% des cyberattaques trouvent leur origine dans une erreur humaine. L’erreur humaine en cybersécurité englobe toutes les actions, conscientes ou non, qui exposent les systèmes et les données à des menaces. Cela inclut des gestes apparemment innocents, comme le fait de :

  • Cliquer sur les liens malveillants
  • Utiliser des mots de passe faibles ou partagés
  • Partager des informations sensibles
  • Négliger la mise à jour des logiciels et systèmes
  • Commettre une erreur de configuration ou mal administrer les accès
  • Utiliser des clés USB non sécurisées ou prévenant de sources inconnues

Jour 13 | Almond & Amossys sont présents en France et à l’international pour garantir proximité et réactivité grâce à nos services 24/7. Dans quels pays se trouvent nos équipes ?

  • Réponse 1 : FRA – CHE – AUS – JPN

  • Réponse 2 : FRA – CAN – CHE – KOR

  • Réponse 3 : FRA – AUS – CAN – GBR

  • Réponse 4 : FRA – BEL – ITA – USA

Jour 12 | Challenge OSINT

Val Thorens

Laïus explicatif : Depuis plusieurs années consécutives, notre CSE organise des séjours à Val Thorens pour profiter des sports d’hiver. Que l’on aime dévaler les pistes de ski à toute allure, tenter l’aventure en prenant des cours d’initiation ou simplement déguster une raclette après une randonnée raquette et un passage à la piscine et au sauna, ce séjour est l’occasion de partager des moments convivaux avec ses collègues ! TIC, TAC, le prochain séjour ski approche à grands pas !

Jour 11 | Parmi ces propositions, quelle technique Mitre Atta&ck est la plus utilisée par les attaquants ?

  • Réponse 1 : OS Credential Dumping
  • Réponse 2 : Valid Account
  • Réponse 3 : Impair Defenses
  • Réponse 4 : Remote services

Laïus explicatif : L’achat ou la récupération de comptes valides sont de plus en plus commun. Certains cybercriminels appelés Initial Access Broker se spécialisent dans la compromission de victimes dans le but de récupérer des identifiants valides qui seront ensuite vendus à d’autres cybercriminels comme les groupes de ransomware.

Jour 10 | Parmi ces structures de données de la mémoire dans Windows, quelle est celle qui permet de lister les processus en cours d’exécution ?

  • Réponse 1 : EPROCESS
  • Réponse 2 : Kernel Debugger Data Block (KDBG)
  • Réponse 3 : Kernel Processor Control Region (KPCR)
  • Réponse 4 : Process Environment Block (PEB)

Laïus explicatif : La structure EPROCESS (Executive Process) est utilisée par Windows pour gérer chaque processus en cours d’exécution. Elle contient des informations essentielles comme l’identifiant du processus (PID), l’état, les threads associés, et d’autres données nécessaires au système pour suivre les processus actifs. En analysant les structures EPROCESS, on peut lister les processus actuellement en mémoire. Le PEB est lié à chaque processus de manière individuelle. Enfin le KPCR est nécessaire pour trouver l’adresse du KDB qui à son tour permettra de pointer vers le EPROCESS.  

Jour 9 | Quel est le problème si la suite cryptographique TLS_RSA_WITH_AES_256_CBC_SHA256 est utilisée avec l'extension encrypt_then_mac pour la sécurité d'une communication TLS ?

  • Réponse 1 : L’algorithme de chiffrement est trop faible

  • Réponse 2 : L’intégrité de la communication n’est pas assurée

  • Réponse 3 : Il n’y a pas la propriété de confidentialité persistante (Perfect Forward Secrecy)

  • Réponse 4 : Le serveur n’est pas correctement authentifié

Laïus explicatif : La bonne réponse est le manque de confidentialité persistante.

La suite TLS_RSA_WITH_AES_256_CBC_SHA256 utilise la clé publique RSA du serveur pour chiffrer le secret partagé utilisé pour sécuriser les échanges de la session TLS : en cas de compromission de la clé privée du serveur, l’ensemble des échanges des sessions passées peuvent être déchiffrés par un attaquant.
La confidentialité persistante (connue sous le nom de Perfect Forward Secrecy en anglais) consiste en l’utilisation d’un échange Diffie-Hellman éphémère pour négocier le secret partagé, sans utilisation de la clé RSA du serveur.

Jour 8 | Quel est l'avantage d'utiliser un outil de couverture de code lors d'une session de fuzzing ?

  • Réponse 1 : Réduire le temps de fuzzing en optimisant certaines instructions assembleur.

  • Réponse 2 : Utiliser la technique de « pré-chauffage » du harnais (« warming code attack »).

  • Réponse 3 : Pouvoir analyser facilement les sections de code atteintes par le fuzzer.

  • Réponse 4 : Ne pas prendre en compte les vulnérabilités de type use-after-free.

Laïus explicatif : Les outils de couverture de code (“code coverage” en anglais) permettent de savoir avec précision quelles lignes de code d’un programme qui ont réellement été exécutées. Lors d’une session de “fuzzing”, ces outils peuvent aider l’analyste à savoir si les fonctions ciblées ont été atteintes par le fuzzer. Cette technique a notamment été utilisée par un membre de l’équipe Offsec pour trouver une vulnérabilité dans une bibliothèque open-source (voir notre article de blog)

Jour 7 | Quelle est la principale éthique qui doit être prise en compte dans le développement de l’Intelligence Artificielle ?

  • Réponse 1 : L’équité et la non-discrimination

  • Réponse 2 : La transparence des algorithmes utilisés

  • Réponse 3 : La sécurité et la confidentialité des données

  • Réponse 4 : Toutes les réponses

Laïus explicatif : L’équité et la non-discrimination sont des principes fondamentaux dans le développement de l’IA. Les systèmes d’IA doivent être conçus pour éviter les biais et assurer qu’ils ne favorisent pas des groupes spécifiques au détriment d’autres, afin de garantir un traitement juste et égal pour tous les utilisateurs. La transparence des algorithmes est cruciale. Les utilisateurs doivent comprendre comment les décisions sont prises par l’IA, ce qui inclut la possibilité d’expliquer les résultats ou actions générés par un système d’intelligence artificielle, afin d’éviter des décisions opaques ou injustes. La sécurité et la confidentialité des données sont enfin des préoccupations majeures lorsque l’on développe des systèmes d’IA, car ces technologies peuvent collecter et traiter des informations sensibles, ce qui soulève des questions sur la protection des données personnelles et la vie privée.

Jour 6 | Selon vous, en moyenne combien de ransomware ont eu lieu par jour en 2023 dans le monde ?

  • Réponse 1 : 1 par jour

  • Réponse 2 : 100 par jour

  • Réponse 3 : 30 par jour

  • Réponse 4 : 12 par jour

Laïus explicatif : En moyenne 12 attaques ransomware ont été signalées par jour par des victimes dans le monde en 2023 selon les chiffres d’Almond. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter notre Threat Landscape.

Jour 5 | Challenge de stéganographie

Réponse : PASSI RGS, PASSI LPM, CESTI, ANJ, Cybersecurity made in Europe, PCI QSA Company et Swift

Etape 1 : Observer l’image, trouver 3 logos cachés (Cybersecurity made in Europe, PCI QSA Company & Swift) et une indication pour chercher dans les métadonnées du fichier. 

Etape 2 : Challenge de stéganographie

En lançant dans son terminal un des outils les plus courants, « binwalk », on trouve une image JPEG dans le PDF. En extrayant les données grâce au même outil et en renommant le fichier en .jpeg, on voit apparaitre une image cachée. Ensuite, en utilisant « steghide », on peut extraire le fichier avec le mot de passe « Almond ». Ce fichier contient une suite de caractère encodée en base64. En la déchiffrant, on obtient les quatre autres certifications : PASSI RGS, PASSI LPM, CESTI et ANJ. 

Jour 4 | Concernant les accompagnements de la nouvelle qualification PACS de l’ANSSI, sur la portée Sécurité des Architectures, quels sont les domaines qui font partie du périmètre possible d’un accompagnement ?

  • Réponse 1 : la sécurité réseau, l’authentification, et l’administration du SI

  • Réponse 2 : la sécurité réseau, la sécurité système, et les mécanismes de chiffrement

  • Réponse 3 : l’administration du SI, le cloisonnement, les sauvegardes, et la stratégie de détection/réponse

  • Réponse 4 : tous ces sujets et plus encore

  • Laïus explicatif : Le référentiel PACS, sur la portée Sécurité des Architectures, porte bien sur tous les sujets liés de près ou de loin aux infrastructures du SI. La liste n’est pas exhaustive et est à adapter à chaque prestation d’accompagnement suivant le périmètre d’intervention. Dans le référentiel, l’ANSSI propose une liste de sujets à adresser dans un rapport PACS page 28 et 29.

    https://cyber.gouv.fr/sites/default/files/document/PACS_referentiel-exigences_v1.0.pdf

Jour 3 | Quel référentiel permet la certification de produits de sécurité ?

  • Réponse 1 : NIS2

  • Réponse 2 : Critères Communs

  • Réponse 3 : PASSI

  • Réponse 4 : ISO27001

Laïus explicatif : Le schéma Critères Communs est un ensemble de normes et méthodologies permettant de cadrer les moyens utilisés pour évaluer, de manière impartiale, la sécurité d’un produit de sécurité (logiciel ou matériel). Ce schéma est reconnu internationalement au travers de plusieurs accords (SOG-IS, CCRA et prochainement EUCC).

Le référentiel PASSI permet la qualification, par l’ANSSI, des prestataires d’audit de la sécurité des SI. ISO27001 est la norme décrivant les bonnes pratiques à suivre dans la mise en place d’un SMSI. Enfin, NIS2 est une directive visant à harmoniser et à renforcer la cybersécurité du marché européen.

Jour 2 | Quel est l’artefact forensique qui permet de prouver une exécution d’un programme sous Windows ?

  • Réponse 1 : JumpList

  • Réponse 2 : ShimCache

  • Réponse 3 : $MFT

  • Réponse 4 : Prefetch

Laïus explicatif : Le Prefetch est un artefact spécifique à Windows qui optimise le chargement des programmes. Lorsqu’un programme est exécuté pour la première fois, Windows crée un fichier dans le dossier C:\Windows\Prefetch, qui contient des informations sur le programme et les ressources qu’il a utilisées. Ces fichiers incluent également des horodatages correspondant à la première et aux dernières exécutions. L’existence d’un fichier Prefetch (.pf) pour un programme est une preuve solide qu’il a été exécuté. C’est l’un des artefacts forensiques les plus fiables pour prouver l’exécution d’un programme.

Jour 1 | Quel texte européen permettra qu’à partir de fin 2027, tous les produits vendus dans l’UE et comprenant des composants numériques seront exempts de vulnérabilités et maintenus pendant tout leur cycle de vie ? #DigitalTrust

  • Réponse 1 : Le Cyber Security Act
  • Réponse 2 : Le Cyber Resilience Act
  • Réponse 3 : La Directive REC
  • Réponse 4 : La Directive NIS2 

Laïus explicatif : Le Cyber Resilience Act, qui a été publié ces derniers jours au Journal Officiel de l’Union Européenne est entré en vigueur le 10 décembre 2024. A compter de cette date, les fabricants et éditeurs doivent adapter leur processus pour pouvoir continuer à vendre des produits au sein de l’UE après le 10/12/2027.

EU Cyber Resilience Act | Shaping Europe’s digital future