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13/11/2023

Cybersecurity Insights

La norme ISO 27005 2022 : un basculement dans l’univers des risques ?

L’organisation ISO a publié en octobre 2022 une version révisée (Edition 4) de la norme ISO/CEI 27005 portant des préconisations pour la gestion des risques liés à la sécurité de l’information. Cette édition fait suite à trois précédentes éditions de cette norme (en 2008, 2011 et 2018) et apporte son lot d’évolutions. Almond vous propose dans ce présent article un top 3 de ces changements normatifs et des précisions sur leurs implications directes dans les travaux des Risk Managers[1] au sein des organisations.

TOP 3 des changements normatifs ISO 27005 : 2022

Alignement avec la norme ISO/IEC 27001:2022

Evolution du processus de gestion des risques en sécurité de l'information

Rapprochement avec la méthodologie d'analyse de risques EBIOS Risk Manager

Alignement avec la norme ISO/IEC 27001 :2022

L’ISO 27005 : 2022 renforce son rôle de guide pour satisfaire les exigences d’un SMSI (Système de Management de la Sécurité de l’Information) en matière de gestion des risques en démultipliant les orientations à destination des responsables du SMSI.
La formulation du titre de la norme est en elle-même signe d’un rapprochement « Sécurité de l’information, cybersécurité et protection de la vie privée – Préconisations pour la gestion des risques liés à la sécurité de l’information » alors que la 27001 : 2022 s’intitule « Sécurité de l’information, cybersécurité et protection de la vie privée – Systèmes de management de la sécurité de l’information ».

L’ISO 27005 : 2022 déploie un paragraphe entier « 10. Exploiter les processus SMSI connexes » dédié aux recommandations de mise en œuvre de la gestion des risques dans le cadre d’un SMSI. Le paragraphe « 10.4 Informations documentées » met l’accent sur la conservation des informations documentées relatives au processus d’appréciation et de traitement du risque et ses résultats conformément aux attentes d’un SMSI selon l’ISO 27001 : 2022.

Impact pour le Risk Manager ?

  • Ce développement de la norme vers les exigences relevant d’un SMSI indique que le risk manager de toute organisation se doit d’être plus exigeant en termes de respect du processus de gestion de risques, de circuit de validation et de traçabilité. L’accent est mis sur le rôle d’approbateur des risques, du plan de traitement des risques et des risques résiduels[2] des propriétaires de risques (8.6.2). La norme ISO 27001 spécifie que des propriétaires de risques doivent être désignés, la 27005 : 2022 ancre le rôle de ces propriétaires. La nouvelle version de la 27005 est aussi l’occasion d’indiquer au risk manager d’être vigilant sur les « moyens de maîtrise »[3] sélectionnés pour traiter les risques, de s’appuyer sur l’annexe A de la 27001 et la 27002 pour les formuler et de faire de leur efficacité sur la réduction du risque un levier d’arbitrage pour les maintenir ou non au plan de traitement des risques.

Evolution du processus de gestion des risques en sécurité de l’information

Le processus de gestion des risques en sécurité de l’information est la pierre angulaire de la norme ISO 27005. Dans sa nouvelle version 2022, ce processus a subi quelques modifications. La phase d’acceptation des risques est désormais absorbée par la phase de traitement du risque. Cette phase couvrait dans la 27005 : 2018 l’activité d’acceptation du plan de traitement de risques et des risques résiduels par la Direction de l’organisation.  Désormais, cette activité fait partie intégrante du processus de traitement des risques et se concrétise par l’approbation par les propriétaires de risques (§ 8.6.2) et l’acceptation du risque résiduel (§ 8.6.3). Elle se matérialise en outre par le second point de décision « Risques accepté ? ». Quant à la phase de préparation de la documentation et des rapports de l’analyse de risque autrefois sous-entendue, elle est explicitement représentée dans la nouvelle version du processus à travers la brique « Informations documentées » positionnée en socle du processus.

Article norme ISO - image 1

Processus de gestion des risques selon l’ISO 27005 : 2018

Article norme ISO - image 2

Processus de gestion des risques selon l’ISO 27005 : 2022

Impact pour le Risk Manager ?

  • Ces évolutions du processus de gestion des risques ne changent pas fondamentalement les tâches du risk manager. Cependant à l’étape traitement du risque, il conviendra d’avoir élaboré un plan de traitement de risques priorisé et de le faire approuver par les propriétaires de risques. Le risk Manager est aussi très attendu sur la préparation des niveaux de risques résiduels au regard des moyens de maîtrise sélectionnés au plan de traitement et de leur efficacité. Ces risques résiduels seront challengés et acceptés par les propriétaires de risques par rapport aux critères d’acceptation du risque définis. La brique « Informations documentées » permet de mettre en exergue la nécessité de documenter le processus et les résultats de l’appréciation du risque. Il est recommandé au risk manager de pouvoir présenter sa méthodologie d’analyse de risques, ses échelles, les risques identifiés, les niveaux de risques, les propriétaires de risques, les mesures de traitement du risque et leur priorisation, ainsi que toute justification des décisions relatives aux risques. L’insistance sur l’information documentée rejoint les exigences 27001 et pallie un défaut de documentation souvent observé dans les organisations. Notez que la terminologie des options de traitement du risque a bougé mais sur le fond, rien ne change : le maintien du risque devient la prise de risque et la réduction du risque devient modification du risque.

Rapprochement avec la méthodologie d'analyse de risques EBIOS Risk Manager[4]

Le changement le plus significatif de la norme ISO 27005 est l’insertion de la méthodologie EBIOS Risk Manager dans le corps même de la norme et ses annexes. Pour rappel, une norme est établie par l’organisme de normalisation international ISO (International Standard Organization) et développe les grands axes à suivre dans un domaine précis à l’échelle internationale. A contrario, une méthodologie n’est pas produite par un organisme de normalisation. Elle est l’œuvre de groupes d’experts, ne répond pas au formalisme d’une norme, donne des orientations pour réaliser les axes normatifs et chaque organisation est libre de choisir la méthodologie qu’il souhaite. L’ISO a fait le choix d’absorber au sein de sa norme de nombreux éléments méthodologiques EBIOS Risk Manager. Ce positionnement devrait pousser à l’international cette méthodologie inscrite dans le paysage francophone. Cette insertion se matérialise tout d’abord dans la terminologie de la norme :

  • Les menaces ou scénarios d’incident deviennent des scénarios de risques (Ateliers 3 et 4 EBIOS RM).
  • L’identification des menaces devient l’identification des risques liés à la sécurité de l’information (Ateliers 3 et 4 EBIOS RM).
  • Les risques de sécurité de l’information se déclinent en scénarios stratégiques (approche basée sur les événements[5]) et en scénarios opérationnels (approche basée sur les biens[6]) (Ateliers 3 et 4 EBIOS RM).
  • La notion de source de risque[7] et d’objectif visé[8] se déploie à travers les scénarios de risque comme point de départ à l’origine des scénarios (Atelier 2).
  • Dans l’approche basée sur les événements, il est fait état d’un concept sous-jacent d’évaluation d’événements et de leurs conséquences lors de la phase d’établissement du contexte correspondant aux événements redoutés de l’atelier 1 EBIOS RM.
  • Au sein de l’annexe A.2.2. les biens essentiels sont associés aux valeurs métiers (Atelier 1 EBIOS RM).
  • Le paragraphe 6.2. Identification des exigences de base des parties intéressées fait écho au socle de sécurité[9] de l’atelier 1 EBIOS RM.
  • En résumé, on passe d’une menace qui peut exploiter des vulnérabilités[10] pour atteindre les biens supports de l’organisme dans l’ISO 27005 : 2018 à une source de risque qui peut exploiter des vulnérabilités pour atteindre les biens supports sous-jacents des processus et informations clés de l’organisme et conduire à la réalisation des événements redoutés par le métier dans l’ISO 27005 : 2022.

La norme 27005 : 2022 reprend les cycles de gestion des risques décrits dans EBIOS RM, un cycle stratégique au cours duquel on revoit l’ensemble de l’analyse de risques et un cycle opérationnel plus fluctuant et réactif à des changements d’un ou plusieurs entrants de l’analyse de risques qui ne conduiront pas à la révision complète de l’analyse de risques.

Les annexes de la norme regroupent in extenso des éléments du Guide EBIOS Risk Manager 2018 ou de ses fiches méthodes publiés par l’Agence Nationale de Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI) tels que :

  • Echelle de conséquences (Tableau A.1)
  • Echelle de vraisemblance (Tableau A.2)
  • Echelle d’évaluation avec matrice des risques à trois couleurs (Tableau A.6)
  • Exemples et modes opératoires habituels (Tableau A.7)
  • Exemples d’objectifs visés (Tableau A.9)
  • Appréciation du risque basée sur des scénarios de risque (Figure A.4)

Impact pour le Risk Manager ?

  • La méthode EBIOS Risk Manager n’est pas explicitement mentionnée dans la norme ISO 27005 : 2022 mais son empreinte est lisible pour tout risk manager connaisseur de cette méthode. La norme indique qu’un risk manager doit s’assurer que la méthode qu’il choisit permette d’adopter une approche basée sur des événements de sécurité craints par les métiers et d’être en capacité de descendre d’un cran pour identifier les vulnérabilités des logiciels, serveurs, … avec les opérationnels IT qui permettraient la concrétisation de ces événements. Afin d’être conforme aux recommandations de la 27005 : 2022, il est de fait plus aisé de s’orienter vers une méthode EBIOS Risk Manager mais la porte n’est pas fermée pour d’autres adaptations méthodologiques. Le tournant bas niveau, plus opérationnel s’expriment aussi dans les annexes de la norme (A.2.5.3 et A.2.7) relatives à l’appréciation des vulnérabilités techniques et la surveillance des scénarios de risques par des capacité de détection (type SOC/SIEM). La norme conseille ainsi de lier les activités du risk manager aux activités de surveillance de l’organisme.

Préconisations

A la lumière des évolutions de la norme ISO 27005 : 2022, Almond préconise aux risk managers :

  • D’adopter une méthodologie EBIOS Risk Manager ou une méthode qui s’en rapprocherait articulant des scénarios de risques haut niveau et bas niveau ;
  • De désigner des propriétaires des risques, de les sensibiliser, mobiliser et fédérer autour de l’exercice d’analyse de risques ;
  • De nourrir son plan de traitement des risques à partir des standards de sécurité et notamment l’annexe A de la 27001 et la 27002 et de challenger les mesures par rapport à leur apport sécurité ;
  • De déployer une méthode d’appréciation de l’efficacité des mesures de traitement du risque sur le risque permettant de légitimer les mesures et de fiabiliser les risques résiduels ;
  • De documenter leur processus de gestion des risques et les résultats de chaque itération d’analyse de risques ;
  • De créer des ponts entre Risques, Cyber Threat Intelligence pour identifier les sources de risques, Détection SOC/CERT pour orienter la détection par les risques craints et Tests d’intrusion pour éprouver la vraisemblance des risques.

Cette nouvelle version de l’ISO 27005 n’est pas un basculement dans l’univers des risques, elle vient confirmer une tendance de fond, l’analyse de risques n’est plus un exercice ponctuel sur un coin de table mais un pilier de l’amélioration continue de la sécurité auditable.

Sources

  • [1] Risk Manager : toute personne qui est responsable du pilotage du processus d’appréciation et de traitement des risques en sécurité de l’information.
  • [2] Risque résiduel : le risque qui demeure après la mise en œuvre des mesures de traitement du risque.
  • [3] Moyens de maîtrise : mesures de sécurité qui permettent de maîtriser le risque et notamment de le réduire à un niveau acceptable.
  • [4] Méthodologie EBIOS Risk Manager : approche d’appréciation et de traitement du risque numérique publiée par l’ANSSI avec le soutien du Club EBIOS en 2018.
  • [5] Evénement : préjudice lié à l’atteinte de l’une des activités métier étudiée de l’organisme en question. Notion se rapprochant de l’événement redouté au sens EBIOS Risk Manager : événement qui porte atteinte à un critère ou un besoin de sécurité d’une valeur métier (exemple : fuite d’informations de R&D, interruption de la production d’un produit…)
  • [6] Biens : biens au sens de biens essentiels/valeurs métiers (informations ou processus ayant une valeur pour un organisme tels que les informations de R&D d’une organisation, ses informations clients, son processus de fabrication et distribution de produits) et biens supports (composants du système d’information sur lesquels reposent une ou plusieurs valeurs métier tels que les équipes, serveurs, PC, datacenters, dossiers papier…).
  • [7] Source de Risque : élément, personne, groupe de personnes ou organisation susceptible d’engendrer un risque (exemples : services étatiques, concurrents, cybercriminels…).
  • [8] Objectif visé : finalité visée par une source de risque selon ses motivations (exemples : voler des informations à des fin lucratives ou d’espionnage industriel, diffuser un message idéologique…).
  • [9] Socle de sécurité : référentiels de sécurité applicables au périmètre, leur état d’application, l’identification et la justification des écarts de conformité.
  • [10] Vulnérabilité : faille dans un actif ou une mesure de sécurité existante.
  • La norme ISO 27005 – Sécurité de l’information, cybersécurité et protection de la vie privée — Préconisations pour la gestion des risques liés à la sécurité de l’information – Quatrième Edition – 2022-10
  • https://www.ssi.gouv.fr/actualite/management-du-risque-revision-de-la-norme-iso270052022/#:~:text=L’ISO%20a%20r%C3%A9cemment%20publi%C3%A9,en%20s%C3%A9curit%C3%A9%20de%20l’information
  • https://www.ssi.gouv.fr/guide/la-methode-ebios-risk-manager-le-guide/
  • Club EBIOS – lien-ebiosrm-iso27005 (club-ebios.org)
  • LinkedIn

Florence EXMELIN

Manager Governance, Risks & Compliance

Maryam DHASSI

Consultante Governance, Risks & Compliance

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Nous vous souhaitons de joyeuses fêtes de fin d’année hautes en couleur et à l’année prochaine pour une année 2025 exaltante ! 🎉

🎁 Merci à tous pour votre participation au quiz de l’avent, nous contacterons le gagnant très prochainement.

🎅 Chez Almond, l’esprit festif des fêtes de fin d’année est arrivé en avance !

Nos collaborateurs ont profité d’une soirée chaleureuse et joyeuse dans l’un des restaurants les plus spectaculaires de Paris, Le Cirque avec un cocktail dinatoire, des surprises et un Secret Santa.

Et un peu plus de magie de Noël ? Almond a également ouvert ses portes aux familles de nos collaborateurs pour une après-midi conviviale autour de l’arbre de Noël. Les enfants ont été captivés par des contes enchantés, de 1001 contes Constance Felix et ont savouré un goûter délicieux avec des chocolats chauds préparés par les Empotés. Le Père Noël a distribué des coloriages géants et des cadeaux pour le plus grand bonheur des enfants 🎁

Jour 23 |

Jour 22 | Laquelle de ces menaces n’est pas un cryptoransomware ?

  • Réponse 1 : Lockbit3
  • Réponse 2 : Phobos
  • Réponse 3 : NotPetya
  • Réponse 4 : WannaCry

Laïus explicatif : Bien que NotPetya ressemble à un ransomware, il s’agit en réalité d’un wiper. Ce malware rend indisponible les fichiers de la victime, mais ne fournit aucun moyen de les déchiffrer, même après le paiement de la rançon. L’objectif principal de NotPetya n’est pas l’extorsion financière, mais la destruction de données.
En cas d’incident, voici les coordonnées de notre CERT : [email protected] +33 (0)1 83 75 36 94

Jour 21 | Vous dialoguez via votre terminal avec un service distant et vous vous rendez compte qu'il contient un stack-based overflow. Vous cherchez à l'exploiter à l'aveugle et trouvez finalement l'offset de l'adresse de retour, après avoir contourné les éventuelles protections. Vous cherchez maintenant un stop gadget pour continuer votre exploitation. Quelle est son utilité :

  • Réponse 1 : interrompre à la demande le flux d’exécution du binaire distant le temps de l’exploitation
  • Réponse 2 : obtenir une exécution fiable et maîtrisée avec un comportement reproductible
  • Réponse 3 : pouvoir mettre en pause le binaire temporairement pendant l’envoi de la payload
  • Réponse 4 : pouvoir stopper proprement le binaire afin d’éviter un éventuel crash à la fin de l’exploitation

Laïus explicatif : L’exploitation se déroulant en aveugle, il est nécessaire de trouver une adresse permettant d’obtenir un comportement particulier et reproductible à chaque exécution, comme l’affichage du texte « Bye ». Si une telle adresse est trouvée, elle correspond au stop gadget. Il permettra donc de continuer l’exploitation et de valider ou invalider nos déductions lors de l’exécution du binaire.

Jour 20 | Le terme "spam" pour désigner les messages indésirables provient initialement

  • Réponse 1 : D’une marque de jambon en boîte
  • Réponse 2 : D’un acronyme signifiant « Stupid Pointless Annoying Messages »
  • Réponse 3 : D’un sketch des Monty Python
  • Réponse 4 : D’un code utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale

Laïus explicatif : Ce mot, à l’origine un acronyme de : SPiced hAM (du jambon épicé en boîte vendue par une entreprise américaine), est repris en masse, pour brouiller la conversation, dans un sketch des Monty Python.

Jour 19 | L’acronyme PACS désigne  :

A. Un format permettant la visualisation des images dans l’imagerie médicale

B. Un système d’archivage et de communication d’images dans l’imagerie médicale

C. Un prestataire d’audit et de conseil en cybersécurité

D. Un pacte civil de solidarité

  • Réponse 1 : L’ensemble des réponses
  • Réponse 2 : Réponses C et D
  • Réponse 3 : Réponses B, C et D
  • Réponse 4 : Réponses A, C et D

Laïus explicatif :

Un PACS, dans le secteur de l’imagerie médicale, désigne effectivement un système (et non un format) signifiant « Picturing Archiving and Communication System » permettant de gérer les images médicales grâce à des fonctions d’archivage.

De plus, depuis septembre, l’ANSSI a publié un référentiel d’exigences qui permet aux commanditaires de prestations de sécurité de bénéficier de garanties sur les compétences des prestataires, sur le processus d’accompagnement et de conseil, ainsi que sur la sécurité des systèmes d’information associés. Ce référentiel vise à reconnaître officiellement les prestataires en tant que « Prestataires d’accompagnement et de conseil en sécurité ».
Enfin, en France, le PACS désigne aussi une forme d’union civile dénommée Pacs.

Jour 18 | En quelle année l'ANSSI prévoit de ne plus recommander l'utilisation de certains algorithmes de chiffrement classiques en raison de l'augmentation de la puissance de calcul des ordinateurs classiques et de la menace posée par les ordinateurs quantiques ?

  • Réponse 1 : 2026
  • Réponse 2 : 2030
  • Réponse 3 : 2035
  • Réponse 4 : 2050

Laïus explicatif : Dans son dernier avis sur la migration vers la cryptographie post quantique, paru en janvier 2024, l’ANSSI encourage tous les éditeurs à mettre en œuvre dès à présent une hybridation entre la cryptographie standard et la cryptographie post-quantique (pour les produits qui doivent protéger des informations après 2030) et recommande d’utiliser en priorité la cryptographie post-quantique à partir de 2030.  

Jour 17 | Quelle est la dernière course à laquelle j’ai participé ?

  • Réponse 1 : Le Vendée Globe
  • Réponse 2 : National Figaro 3 en équipage
  • Réponse 3 : La Solitaire du Figaro Paprec
  • Réponse 4 : Le Havre Allmercup

Laïus explicatif : Le National Figaro 2024 s’est déroulé du 4 au 6 octobre dernier à Lorient. Thomas et son équipe sont arrivés en 2e position ! Cette course clôture ainsi la saison 2024 sur le circuit Figaro. 

  • Réponse 1 : Aetheris

  • Réponse 2 : Venopie

  • Réponse 3 : Lumidus

  • Réponse 4 : Pandama

Laïus explicatif : Au sein de la plateforme d’attaque – défense M&NTIS, le scénario Pandama propose une kill chain dont l’impact, après compromission du contrôleur de domaine, permet de déployer, par GPO, une charge utile effaçant les données présentes sur les systèmes de fichiers du SI simulé.

Pour rappel, basé sur les technologies d’émulation d’adversaire et de Cyber Range, M&NTIS permet d’exécuter des campagnes d’attaques réalistes afin de challenger dans un environnement immersif les procédures et l’expertise des équipes SOC et CERT. M&NTIS répond ainsi aux enjeux d’amélioration continue de la défense.

Jour 15 | Quel type de menace ne fait pas parti de l’insider threat?

  • Réponse 1 : Malicious
  • Réponse 2 : Ransomware group
  • Réponse 3 : Negligent
  • Réponse 4 : Vendors

Laïus explicatif : Almond a proposé une étude sur la menace interne qui décrit chaque type d’insider. Les groupes de ransomware sont externes à l’entreprise mais peuvent recruter des employées pour récupérer des accès valides et compromettre l’entreprise. Retrouvez l’étude ici.

Jour 14 | Selon vous, quelle proportion des cyberattaques réussies sont liées à une erreur humaine ?

  • Réponse 1 : 40%

  • Réponse 2 : 100%

  • Réponse 3 : 70%

  • Réponse 4 : 90%

Laïus explicatif : 90% des cyberattaques trouvent leur origine dans une erreur humaine. L’erreur humaine en cybersécurité englobe toutes les actions, conscientes ou non, qui exposent les systèmes et les données à des menaces. Cela inclut des gestes apparemment innocents, comme le fait de :

  • Cliquer sur les liens malveillants
  • Utiliser des mots de passe faibles ou partagés
  • Partager des informations sensibles
  • Négliger la mise à jour des logiciels et systèmes
  • Commettre une erreur de configuration ou mal administrer les accès
  • Utiliser des clés USB non sécurisées ou prévenant de sources inconnues

Jour 13 | Almond & Amossys sont présents en France et à l’international pour garantir proximité et réactivité grâce à nos services 24/7. Dans quels pays se trouvent nos équipes ?

  • Réponse 1 : FRA – CHE – AUS – JPN

  • Réponse 2 : FRA – CAN – CHE – KOR

  • Réponse 3 : FRA – AUS – CAN – GBR

  • Réponse 4 : FRA – BEL – ITA – USA

Jour 12 | Challenge OSINT

Val Thorens

Laïus explicatif : Depuis plusieurs années consécutives, notre CSE organise des séjours à Val Thorens pour profiter des sports d’hiver. Que l’on aime dévaler les pistes de ski à toute allure, tenter l’aventure en prenant des cours d’initiation ou simplement déguster une raclette après une randonnée raquette et un passage à la piscine et au sauna, ce séjour est l’occasion de partager des moments convivaux avec ses collègues ! TIC, TAC, le prochain séjour ski approche à grands pas !

Jour 11 | Parmi ces propositions, quelle technique Mitre Atta&ck est la plus utilisée par les attaquants ?

  • Réponse 1 : OS Credential Dumping
  • Réponse 2 : Valid Account
  • Réponse 3 : Impair Defenses
  • Réponse 4 : Remote services

Laïus explicatif : L’achat ou la récupération de comptes valides sont de plus en plus commun. Certains cybercriminels appelés Initial Access Broker se spécialisent dans la compromission de victimes dans le but de récupérer des identifiants valides qui seront ensuite vendus à d’autres cybercriminels comme les groupes de ransomware.

Jour 10 | Parmi ces structures de données de la mémoire dans Windows, quelle est celle qui permet de lister les processus en cours d’exécution ?

  • Réponse 1 : EPROCESS
  • Réponse 2 : Kernel Debugger Data Block (KDBG)
  • Réponse 3 : Kernel Processor Control Region (KPCR)
  • Réponse 4 : Process Environment Block (PEB)

Laïus explicatif : La structure EPROCESS (Executive Process) est utilisée par Windows pour gérer chaque processus en cours d’exécution. Elle contient des informations essentielles comme l’identifiant du processus (PID), l’état, les threads associés, et d’autres données nécessaires au système pour suivre les processus actifs. En analysant les structures EPROCESS, on peut lister les processus actuellement en mémoire. Le PEB est lié à chaque processus de manière individuelle. Enfin le KPCR est nécessaire pour trouver l’adresse du KDB qui à son tour permettra de pointer vers le EPROCESS.  

Jour 9 | Quel est le problème si la suite cryptographique TLS_RSA_WITH_AES_256_CBC_SHA256 est utilisée avec l'extension encrypt_then_mac pour la sécurité d'une communication TLS ?

  • Réponse 1 : L’algorithme de chiffrement est trop faible

  • Réponse 2 : L’intégrité de la communication n’est pas assurée

  • Réponse 3 : Il n’y a pas la propriété de confidentialité persistante (Perfect Forward Secrecy)

  • Réponse 4 : Le serveur n’est pas correctement authentifié

Laïus explicatif : La bonne réponse est le manque de confidentialité persistante.

La suite TLS_RSA_WITH_AES_256_CBC_SHA256 utilise la clé publique RSA du serveur pour chiffrer le secret partagé utilisé pour sécuriser les échanges de la session TLS : en cas de compromission de la clé privée du serveur, l’ensemble des échanges des sessions passées peuvent être déchiffrés par un attaquant.
La confidentialité persistante (connue sous le nom de Perfect Forward Secrecy en anglais) consiste en l’utilisation d’un échange Diffie-Hellman éphémère pour négocier le secret partagé, sans utilisation de la clé RSA du serveur.

Jour 8 | Quel est l'avantage d'utiliser un outil de couverture de code lors d'une session de fuzzing ?

  • Réponse 1 : Réduire le temps de fuzzing en optimisant certaines instructions assembleur.

  • Réponse 2 : Utiliser la technique de « pré-chauffage » du harnais (« warming code attack »).

  • Réponse 3 : Pouvoir analyser facilement les sections de code atteintes par le fuzzer.

  • Réponse 4 : Ne pas prendre en compte les vulnérabilités de type use-after-free.

Laïus explicatif : Les outils de couverture de code (“code coverage” en anglais) permettent de savoir avec précision quelles lignes de code d’un programme qui ont réellement été exécutées. Lors d’une session de “fuzzing”, ces outils peuvent aider l’analyste à savoir si les fonctions ciblées ont été atteintes par le fuzzer. Cette technique a notamment été utilisée par un membre de l’équipe Offsec pour trouver une vulnérabilité dans une bibliothèque open-source (voir notre article de blog)

Jour 7 | Quelle est la principale éthique qui doit être prise en compte dans le développement de l’Intelligence Artificielle ?

  • Réponse 1 : L’équité et la non-discrimination

  • Réponse 2 : La transparence des algorithmes utilisés

  • Réponse 3 : La sécurité et la confidentialité des données

  • Réponse 4 : Toutes les réponses

Laïus explicatif : L’équité et la non-discrimination sont des principes fondamentaux dans le développement de l’IA. Les systèmes d’IA doivent être conçus pour éviter les biais et assurer qu’ils ne favorisent pas des groupes spécifiques au détriment d’autres, afin de garantir un traitement juste et égal pour tous les utilisateurs. La transparence des algorithmes est cruciale. Les utilisateurs doivent comprendre comment les décisions sont prises par l’IA, ce qui inclut la possibilité d’expliquer les résultats ou actions générés par un système d’intelligence artificielle, afin d’éviter des décisions opaques ou injustes. La sécurité et la confidentialité des données sont enfin des préoccupations majeures lorsque l’on développe des systèmes d’IA, car ces technologies peuvent collecter et traiter des informations sensibles, ce qui soulève des questions sur la protection des données personnelles et la vie privée.

Jour 6 | Selon vous, en moyenne combien de ransomware ont eu lieu par jour en 2023 dans le monde ?

  • Réponse 1 : 1 par jour

  • Réponse 2 : 100 par jour

  • Réponse 3 : 30 par jour

  • Réponse 4 : 12 par jour

Laïus explicatif : En moyenne 12 attaques ransomware ont été signalées par jour par des victimes dans le monde en 2023 selon les chiffres d’Almond. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter notre Threat Landscape.

Jour 5 | Challenge de stéganographie

Réponse : PASSI RGS, PASSI LPM, CESTI, ANJ, Cybersecurity made in Europe, PCI QSA Company et Swift

Etape 1 : Observer l’image, trouver 3 logos cachés (Cybersecurity made in Europe, PCI QSA Company & Swift) et une indication pour chercher dans les métadonnées du fichier. 

Etape 2 : Challenge de stéganographie

En lançant dans son terminal un des outils les plus courants, « binwalk », on trouve une image JPEG dans le PDF. En extrayant les données grâce au même outil et en renommant le fichier en .jpeg, on voit apparaitre une image cachée. Ensuite, en utilisant « steghide », on peut extraire le fichier avec le mot de passe « Almond ». Ce fichier contient une suite de caractère encodée en base64. En la déchiffrant, on obtient les quatre autres certifications : PASSI RGS, PASSI LPM, CESTI et ANJ. 

Jour 4 | Concernant les accompagnements de la nouvelle qualification PACS de l’ANSSI, sur la portée Sécurité des Architectures, quels sont les domaines qui font partie du périmètre possible d’un accompagnement ?

  • Réponse 1 : la sécurité réseau, l’authentification, et l’administration du SI

  • Réponse 2 : la sécurité réseau, la sécurité système, et les mécanismes de chiffrement

  • Réponse 3 : l’administration du SI, le cloisonnement, les sauvegardes, et la stratégie de détection/réponse

  • Réponse 4 : tous ces sujets et plus encore

  • Laïus explicatif : Le référentiel PACS, sur la portée Sécurité des Architectures, porte bien sur tous les sujets liés de près ou de loin aux infrastructures du SI. La liste n’est pas exhaustive et est à adapter à chaque prestation d’accompagnement suivant le périmètre d’intervention. Dans le référentiel, l’ANSSI propose une liste de sujets à adresser dans un rapport PACS page 28 et 29.

    https://cyber.gouv.fr/sites/default/files/document/PACS_referentiel-exigences_v1.0.pdf

Jour 3 | Quel référentiel permet la certification de produits de sécurité ?

  • Réponse 1 : NIS2

  • Réponse 2 : Critères Communs

  • Réponse 3 : PASSI

  • Réponse 4 : ISO27001

Laïus explicatif : Le schéma Critères Communs est un ensemble de normes et méthodologies permettant de cadrer les moyens utilisés pour évaluer, de manière impartiale, la sécurité d’un produit de sécurité (logiciel ou matériel). Ce schéma est reconnu internationalement au travers de plusieurs accords (SOG-IS, CCRA et prochainement EUCC).

Le référentiel PASSI permet la qualification, par l’ANSSI, des prestataires d’audit de la sécurité des SI. ISO27001 est la norme décrivant les bonnes pratiques à suivre dans la mise en place d’un SMSI. Enfin, NIS2 est une directive visant à harmoniser et à renforcer la cybersécurité du marché européen.

Jour 2 | Quel est l’artefact forensique qui permet de prouver une exécution d’un programme sous Windows ?

  • Réponse 1 : JumpList

  • Réponse 2 : ShimCache

  • Réponse 3 : $MFT

  • Réponse 4 : Prefetch

Laïus explicatif : Le Prefetch est un artefact spécifique à Windows qui optimise le chargement des programmes. Lorsqu’un programme est exécuté pour la première fois, Windows crée un fichier dans le dossier C:\Windows\Prefetch, qui contient des informations sur le programme et les ressources qu’il a utilisées. Ces fichiers incluent également des horodatages correspondant à la première et aux dernières exécutions. L’existence d’un fichier Prefetch (.pf) pour un programme est une preuve solide qu’il a été exécuté. C’est l’un des artefacts forensiques les plus fiables pour prouver l’exécution d’un programme.

Jour 1 | Quel texte européen permettra qu’à partir de fin 2027, tous les produits vendus dans l’UE et comprenant des composants numériques seront exempts de vulnérabilités et maintenus pendant tout leur cycle de vie ? #DigitalTrust

  • Réponse 1 : Le Cyber Security Act
  • Réponse 2 : Le Cyber Resilience Act
  • Réponse 3 : La Directive REC
  • Réponse 4 : La Directive NIS2 

Laïus explicatif : Le Cyber Resilience Act, qui a été publié ces derniers jours au Journal Officiel de l’Union Européenne est entré en vigueur le 10 décembre 2024. A compter de cette date, les fabricants et éditeurs doivent adapter leur processus pour pouvoir continuer à vendre des produits au sein de l’UE après le 10/12/2027.

EU Cyber Resilience Act | Shaping Europe’s digital future