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25/05/2022

Cybersecurity Insights

Tensions géopolitiques et conflit entre la Russie et l’Ukraine | Mesures de prévention

L’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie, accompagnée de cyberattaques, cible des infrastructures critiques du pays. Ces dernières semaines, le nombre d’évènements et d’incidents cyber signalés contre des institutions, des organisations et la population ukrainienne s’est considérablement accru. Au-delà des risques pour les infrastructures essentielles et les biens civils, les actions sèment la méfiance, participent à limiter l’accès à des informations exactes, ou encore diffusent de fausses nouvelles.

Invasion du cyberespace Ukrainien par la Russie

Depuis mai 2014, la Russie mène des opérations cyber pour atteindre et affaiblir l’Ukraine. La première occurrence recensée est la perturbation et manipulation des élections présidentielles ukrainiennes de 2014. Cette attaque a eu pour objectif d’altérer et truquer les voix afin de tenter de faire élire le candidat d’extrême droite.

Entre 2015 et 2018, des attaques visant à perturber le secteur de l’énergie, le secteur financier et les institutions régaliennes de l’Ukraine ont été menées par des acteurs malveillants présumés soutenus par le gouvernement russe ou par le gouvernement russe lui-même. On dénombre : Power Grid Attack, NotPetya, VPNFilter.

Enfin, depuis le 14 janvier 2022, une série d’attaques menées par la Russie à l’encontre de l’Ukraine a été recensée, incluant : le défacement du site internet du gouvernement Ukrainien, des attaques DDoS sur des institutions politiques, financières et militaires, une campagne de désinformation (SMS) visant les civils et la destruction (HermeticWiper) d’un certain nombre de données détenues par des organisations financières et des entités du gouvernement ukrainien, letton et lituanien. (1, 2, 3, 4)

A l’instar du climat menaçant illustré par l’image ci-contre, perceptible au-delà des frontières de l’Ukraine, certains secteurs, logistiques notamment ont d’ores-et-déjà pris des mesures drastiques pour limiter le contact avec le territoire ukrainien. Une bulle analogue peut et doit être considérée en matière de cyber sécurité.

Ces attaques cyber frappent le territoire ukrainien tout entier en même temps que les frappes militaires, il est probable que ces opérations se poursuivent et s’intensifient ces prochains jours ou semaines.

A titre d’exemple, le CERT du gouvernement ukrainien a déclaré ce-jour qu’une campagne massive d’hameçonnage cible actuellement les adresses e-mails privées de militaires ukrainiens et personnes apparentées, dans le but de dérober les e-mails et siphonner le carnet d’adresses de la victime. Cette attaque, sans lieu de causalité officiellement établi avec l’invasion russe, a été effectuée par le groupe UNC1151 basé en Biélorussie.

Impact du conflit sur l'écosystème cyber français et européen

Les régulateurs européens (5, 6) ont invité les organisations des secteurs publics et privés de l’UE à améliorer leur résilience globale aux attaques. Le CERT-FR et l’ANSSI demandent aux organisations françaises d’augmenter leur vigilance cyber (7). Les autorités avertissent que les industries suivantes seraient plus susceptibles d’être visées par une attaque russe dans un avenir proche : le secteur bancaire, l’industrie de la défense, les services de communication et le secteur de l’énergie.

On a pu noter également, en marge des préparatifs du conflit fin janvier, des évènements dans le secteur logistique (attaques sur des infrastructures portuaires).

Aujourd’hui, nous pensons que l’impact du conflit sur les organisations issues des pays autres que Chine, Russie, Biélorussie, Venezuela, Corée du Nord et Syrie, pourrait être l’effet d’attaques indirectes menées sur l’Europe de l’Est ou des pays alliés avec lesquels des entités françaises pourraient avoir une adhérence technique, physique ou humaine (i.e. transit énergétique nord européen, terminaux portuaires majeurs). En guise de rappel, NotPetya, originalement conçu et déployé pour cibler l’Ukraine, avait infecté et paralysé un nombre important d’entreprises dans d’autres pays (France, Allemagne, Italie, USA, Royaume-Uni, …).

La Russie peut ou pourrait soutenir des acteurs malveillants opportunistes afin d’affaiblir toutes entités présentes au sein des pays de l’OTAN. Ces acteurs malveillants pourraient profiter de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, pour distribuer des logiciels malveillants (par exemple depuis des entreprises Ukrainiennes). Ainsi, il faut se préparer à une intensification des campagnes malveillantes sur des entités « occidentales ».

Certains éditeurs observent par ailleurs une recrudescence des attaques contre les secteurs de l’énergie, de l’aviation et des médias en Europe depuis début février par des acteurs présumés géolocalisés en Russie (RansomExx, LockBit, Hive, BlackCat, BlackByte et Conti).

Nos recommandations

Nous vous recommandons d’élever votre niveau de vigilance vis-à-vis de la sécurité de votre SI en cette période et d’assurer une surveillance continue (SOC). Si vous disposez d’ancrages (filiales, partenaires stratégiques, …) en Ukraine ou dans les pays de l’Europe de l’Est membres de l’OTAN, nous vous recommandons fortement d’évaluer les risques associés au contexte géopolitique et prendre toute mesure drastique nécessaire pour protéger votre SI.

Nous attirons plus particulièrement votre attention sur les mesures de prévention suivantes :

  • Veiller à ce que les composants de sécurité (EDR, EPP, IPS, proxy, pare-feu, anti-spam…) soient opérationnels et à mettre à jour vos bases de signature et d’indicateurs de compromission.
  • Veiller à la bonne application des correctifs de sécurité sur les systèmes utilisés, en priorité sur les actifs exposés sur internet, mettre en place des mesures de confinement pour les systèmes non patchés.
  • Vérifier que les connexions externes (VPN, Citrix, UAG…) sont limitées au strict nécessaire et/ou durcir les accès, par exemple via une authentification multi-facteurs. Le bannissement des ranges IP des pays suivants est également une option à considérer : Russie, Biélorussie, Venezuela, Corée du Nord et Syrie, voire Chine le cas échéant.
  • Isoler les copies d’or des sauvegardes de vos équipements critiques et veiller au bon fonctionnement de la stratégie de sauvegarde et de restauration.

Enfin, nous vous conseillons de préparer un plan de continuité et de reprise d’activité afin de disposer des outils et méthodologies pour faire face à une menace de type rançongiciel ou « wiper » (malwares effaçant les données). Le bon fonctionnement de la stratégie de sauvegarde et restauration des données est essentiel.

L'équipe SOC CERT CWATCH

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Jour 4 : Quel type d'attaque peut être qualifié de "triple extorsion" ?

  • Réponse 1 : Une attaque par ransomware
  • Réponse 2 : Une attaque par hameçonnage
  • Réponse 3 : Une attaque par déni de service
  • Réponse 4 : Une attaque par empoisonnement du cache DNS

Pour y répondre, rendez-vous sur notre page Linkedin ! A vos votes !

Jour 3 : Parmi ces quatre choix, lequel définit le mieux ce qu’est l’ISO 27001 ?

  • Réponse 1 : Un standard listant un ensemble d’exigences relatives à la sécurité des systèmes informatiques d’une entreprise
  • Réponse 2 : Une norme listant un ensemble de bonnes pratiques permettant d’optimiser la cybersécurité au sein d’une l’entreprise
  • Réponse 3 : Une norme listant un ensemble d’exigences relatives à la sécurité des informations nécessaires à une entreprise
  • Réponse 4 : Un standard listant un ensemble de méthodes pour optimiser les pratiques relatives à la sécurité des informations utilisées par une entreprise

Laïus explicatif : L’ISO 27001 est une norme internationale, dont les entreprises peuvent se prévaloir en se faisant certifier par un organisme indépendant ; elle contient un ensemble d’exigences que chaque entreprise, quels que soient sa taille et son domaine d’activité, doit impérativement appliquer pour obtenir sa certification ; ses exigences constituent donc le référentiel des audits de certification. A ne pas confondre avec la norme ISO 27002 qui est constituée de recommandations, basées sur les bonnes pratiques internationales, permettant d’aider une entreprise à appliquer les exigences de la norme ISO 27001 (donc norme qui ne donne pas lieu à une certification).

Les exigences de la norme ISO 27001 portent sur les informations nécessaires à une entreprise, recueillies et/ou traitées, quel que soit son support, électronique, papier et oral.

Les trois critères de sécurité retenus par la norme ISO 27001 sont la confidentialité, l’intégrité et la disponibilité des informations. Tout événement, qu’il soit d’origine environnementale ou humaine, intentionnelle ou involontaire, impactant un de ces trois critères, relève de cette norme.

Jour 2 : Qu'est-ce qu'une attaque DDoS?

  • Réponse 1 : Un logiciel espion qui enregistre ce qu’écrit un utilisateur
  • Réponse 2 : Un procédé visant à perturber l’accès à un site ou une application
  • Réponse 3 : Un virus informatique qui chiffre l’OS de votre ordinateur en échange d’une rançon
  • Réponse 4 : Une attaque Informatique visant à détermine votre mot de passe en testant un grand nombre de possibilité

Laïus explicatif : Une attaque DDoS ou « Distributed Denial of Service » est une attaque visant à rendre indisponible un site en le submergeant de requêtes provenant de multiples sources. Dans le cas où toutes les requêtes proviennent de la même source, on parle simplement d’attaque DoS (« Denial of Service »), ou « par déni de service ».

Jour 1 : Qu'est-ce que DORA?

  • Réponse 1 : Une jeune exploratrice bilingue
  • Réponse 2 : Un protocole de communication décrit dans le RFC 9364
  • Réponse 3 : Une organisation internationale de régulation de la cybersécurité
  • Réponse 4 : Un règlement qui s’applique aux entités financières et aux tiers prestataires de services informatiques

Laïus explicatif : DORA ou Digital Operational Resilience Act est un règlement européen publié en 2022 et en vigueur depuis janvier 2023. Le règlement traite de la résilience opérationnelle numérique du secteur financier. Il est applicable aux entités financières comme les banques, assurances, entreprises d’investissement, les établissements de paiement, etc. mais également aux tiers prestataires de services informatiques. Les entreprises concernées ont deux ans pour se mettre en conformité. Ils devront donc l’être en 2025 !

Le pilier relatif à la gestion des risques liés aux prestataires tiers de services TIC apparait comme l’un des plus difficile à mettre en place et à maintenir dans le temps pour les entreprises concernées. En quelques mots, les entreprises devront considérer ces risques comme faisant partie intégrante du risque lié aux technologies de l’information et de la communication (TIC) et notamment le risque de concentration, au niveau de l’entreprise mais également au niveau de l’ensemble du secteur financier européen. En effet, les autorités devront analyser ce risque en analysant les registres tenus et communiqués par les entreprises concernées par DORA et qui recense notamment la liste des tiers prestataires de services TIC avec lesquelles les entités financières conclues des contrats.

Pour plus d’informations, consultez notre avis d’expert sur le sujet : https://almond.eu/cybersecurity-insights/explorons-dora/