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09/11/2022

Cybersecurity Insights

Quantification des risques de cybersécurité : effet de mode ou modèle innovant ?

La quantification des risques de cybersécurité désigne une approche de l’évaluation des risques utilisant des modèles mathématiques et statistiques permettant de valoriser en termes financiers les conséquences des évènements cyber.

L’agence de notation Moody’s déclarait en 2021 : « La multiplication des mandats de cybersécurité, le contrôle de la conformité et les coûts plus élevés des cyber-incidents façonnent des organisations qui ont de plus en plus besoin de communiquer avec les parties prenantes sur l’exposition financière au risque cybernétique. Par conséquent, nous considérons l’utilisation croissante des pratiques de quantification du risque cybernétique (Cyber Risk Quantification) comme un facteur positif ».

Cette approche quantitative vivement recommandée gagne du terrain dans les analyses de risques de cybersécurité menées au sein des grandes entreprises du Nasdaq et du Dow Jones. La quantification des risques de cybersécurité est alors exploitée comme un outil d’aide à la prise de décision business qui va parler au Board de ces grands groupes. Ce segment de marché est pris d’assaut par des éditeurs logiciels conscients de la demande et du besoin d’industrialisation des analyses quantitatives. Au-delà des déclarations, l’agence Moody’s est positionnée en fer de lance de la Cyber Risk Quantification (CRQ) à travers son partenariat avec la société de rating cyber BitSight qui a développé une solution de CRQ avec l’appui de l’éditeur logiciel Kovrr. Ces solutions de CRQ apportent un second souffle aux méthodes quantitatives qui rappelons-le ne sont pas si récentes. A titre d’exemple, la méthodologie FAIR (Factor Analysis of Information Risk) a été développée depuis 2005 par le FAIR Institute aux Etats-Unis.

Concomitamment, nos entreprises francophones tendent à appliquer des méthodologies qualitatives (EBIOS Risk Manager est la méthode la plus citée aujourd’hui), elles-mêmes promues par les agences nationales de cybersécurité en France, en Belgique et en Suisse. La qualification des risques de cybersécurité est une évaluation des risques à partir de données non mesurables et subjectives collectées auprès des métiers et de l’IT.

Du fait des bénéfices attendus, faut-il abandonner l’approche qualitative au profit d’une approche quantitative ? Utiliser les 2 approches ? Pourquoi l’analyse de risques quantitative se fait difficilement une place sur le marché francophone alors que nos acteurs de la sécurité informatique entendent parler de quantification du risque de façon récurrente dans les forums Cyber ?

Les réponses apportées par la quantification des risques de cybersécurité

Une des réponses à la faible diffusion de l’approche quantitative des risques dans les entreprises francophones réside dans les cas d’usage auxquels elle répond. La quantification des risques est employée pour :

  • Communiquer en termes d’exposition financière sur les risques cyber à un comité exécutif.
  • Accompagner la prise de décision du comité exécutif.
  • Mettre en avant le Return On Investment du Plan de Traitement des Risques.
  • Décider ou non de souscrire à une cyber assurance.
  • Définir le bon niveau de police d’assurance aligné avec son exposition financière face au risque cyber.
  • Améliorer sa cote de crédit intégrant désormais la notation en matière de cybersécurité de l’entreprise.

Sur le terrain, ces cas d’usage commencent à peine à émerger et surtout restent cantonnées à quelques entreprises francophones très matures qui souhaitent considérer la cybersécurité comme un axe de leur modèle de gouvernance.

Les Directions des Systèmes d’Information ont l’habitude de présenter les grands risques de cybersécurité et de défendre leurs programmes d’investissement dans la cybersécurité pour y répondre auprès de leur Direction. Mais les comités exécutifs sont de plus en plus exigeants et beaucoup attendent de la quantification des risques un moyen de prédire les pertes associées aux cyber-incidents et de rationaliser les budgets pour couvrir a minima ces pertes. Tirant des enseignements de cyberattaques vécues ou observées dans des entreprises du même secteur ou de même dimension, les dirigeants ont conscience qu’ils ne pourront pas échapper à la cybermenace. L’enjeu désormais est de se concentrer sur des mesures de sécurité qui peuvent limiter les impacts pour la continuité opérationnelle et pour les résultats de l’entreprise en cas de survenance d’une cyberattaque.

Une vision financière du risque cyber basée sur des modèles statistiques

Les indicateurs chiffrés de l’approche quantitative sont rassurants et concrets pour un comité exécutif qui veut comprendre combien lui coûterait son pire cas de scénario de risques, et quels sont les investissements nécessaires pour réduire cet impact pécuniaire. L’utilisation de la quantification permet de présenter les conséquences d’incidents de cybersécurité avec des valeurs en € ou $, qui sont comprises de tout membre du ComEx, contrairement aux incidents cyber.

Le risque cyber devient le résultat d’un calcul associant probabilité de survenance et valeurs d’impacts d’événements redoutés. La méthode de calcul de Monte Carlo appliquée à la méthodologie FAIR par exemple est une technique mathématique qui permet d’estimer cette probabilité. Cette démarche probabiliste s’oppose à la vision empirique du risque perçu comme un événement incertain dont on ne peut maîtriser la survenance et les effets.

La quantification des risques cyber contribue à un mouvement global de recours au Big Data pour déployer des modèles de prédictions de plus en plus performants en s’appuyant sur des données de plus en plus nombreuses relatives aux incidents de sécurité et à leurs conséquences.

L’idée de la Cyber Risk Quantification est de consolider des ensembles de données internes et externes (données de base sur l’entreprise – taille, secteur, emplacement, CA – données du contrôle interne, données sur les programmes de cybersécurité menés par la DSI, données observable de l’extérieur à travers des logiciels de Rating par exemple) pour alimenter un moteur de calcul capable d’aboutir en sortie à une liste de risques cyber priorisés selon leurs conséquences opérationnelles et financières et à un Plan de Traitement des Risques budgété et justifié par la priorisation des risques. Les logiciels enrichissent la méthodologie d’analyse quantitative par leurs bases de données sur la cybermenace et leur modèle algorithmique. Ils contribuent à la fourniture de résultats et d’indicateurs fins qu’une approche manuelle ne pourrait pas produire.

Des entrants plus complexes à déterminer

La quantification des risques de cybersécurité prétend à une fiabilité mathématique issue d’algorithmes. En complétant les logiciels de Cyber Risk Quantification, on constate que ces derniers sont très consommateurs en données précises. Par conséquent, moins une entreprise est capable d’agréger des informations financières et cyber fiables sur sa situation en s’appuyant sur ses équipes et ses logiciels métiers, supports et IT,  plus les résultats en sortie du logiciel de CRQ seront discutables et discutés par le Comex  Il faut souvent combler le manque de data des entreprises par des estimations qui ne collent pas avec le cadre rigoureux de méthodologies quantitatives, et encore moins avec des outils automatisés.

L’implémentation de la méthode devient vite une course à l’information chronophage et surtout incomplète. La diversité et la précision des données attendues pour implémenter une méthodologie quantitative implique l’intervention de sachants qu’il est souvent difficile de réunir autour d’une analyse de risques. Il serait par exemple pertinent de faire intervenir des interlocuteurs tels que la direction administrative et financière afin d’établir le profil financier de l’entreprise pour dresser au mieux le tableau adéquat de l’exposition financière de l’entreprise face à des risques cyber. Il est requis d’intégrer et de valoriser les hypothèses d’actions et de temps de gestion d’incident ou de crise cyber en termes de frais d’investigation, de frais de remédiation. Ces éléments sont détenus par un SOC et/ou la Direction des Systèmes d’Information et potentiellement enregistrés dans une multiplicité d’outils, ce qui ne facilite pas la tâche des analystes risques. En définitive, le processus de gestion des risques dans un modèle quantitatif doit évoluer et se nourrir de plusieurs expertises sur le volet financier de l’entreprise, l’évaluation de la performance des mesures de sécurité, les coûts des activités cyber ou IT d’audit, d’investigation, de remédiation. L’obtention d’un tel niveau d’expertise nécessite une forte maturité en gestion des risques d’entreprise et une forte adhésion au processus de gestion des risques par l’ensemble des collaborateurs.

Par ailleurs, il est difficile pour un non-praticien des modèles statistiques d’expliciter les résultats obtenus via un logiciel. Cela demande de faire confiance à un moteur de calcul et cet argument peut générer du doute auprès d’une Direction qui a besoin de comprendre les tenants et les aboutissants des chiffres consolidés. Il est recommandé que le porteur de l’analyse de risques dispose d’une bonne maîtrise des grandes lignes des algorithmes afin de garantir la crédibilité des résultats devant les parties prenantes de l’analyse dont la Direction.

L’analyse quantitative, oui dans certains cas

L’approche qualitative des risques de cybersécurité a encore de beaux jours devant elle dans les entreprises francophones. Défendue par les agences nationales de cybersécurité, elle a à son avantage de reposer sur le consensus des métiers et de l’IT quant aux risques cyber à adresser en se fondant sur des critères de risques partagés par tous, compréhensibles et lisibles dans les échelles de risques. La méthode qualitative étant davantage répandue et promue, elle est bien connue des auditeurs de certification et est encore à privilégier en cas d’audit de certification d’un Système de Management de la Sécurité de l’Information ISO 27001. L’approche quantitative plaît, intrigue mais peu d’entreprises francophones passent le pas car cette approche nécessite un outillage logiciel, est méthodologiquement difficile à expliquer à quidam, et est longue à implémenter. Le temps qui devrait être gagné sur la recherche de consensus est remplacé par d’importantes périodes de collecte de données. Il faut aussi répercuter des coûts non négligeables de formation à la méthodologie et au logiciel associé, de licences logicielles et de réalisation de l’analyse. Le jeu en vaut-il la chandelle ? Almond vous recommande de choisir une approche quantitative si :

  • Vous avez déjà réalisé des exercices d’analyses de risques,
  • Vous êtes dans un des cas d’usage exposés plus haut,
  • C’est un choix méthodologique porté et imposé par votre Direction,
  • Si votre processus de gestion des risques est suffisamment mature pour évoluer et impliquer des contributeurs capables d’apporter le niveau de précision nécessaire aux données entrantes,
  • Votre orientation Big Data est en forte progression.

Nous constatons que la distinction entre quantitatif et qualitatif n’est pas si nette et qu’à l’avenir les méthodes qualitatives embarquant du quantitatif vont probablement se développer dans toutes les entreprises pour deux motifs :

  • La valorisation financière de l’exposition au risque peu importe sa nature demeure un langage commun et parlant pour faciliter les prises de décisions et la gouvernance. C’est un indicateur fort qui permet à une Direction de rapprocher et comparer les données sur les grands risques de son entreprise.
  • L’expérimentation de plus en plus fréquente d’incidents de cybersécurité génère la création de bases de données riches et structurées qui permettront au fil du temps d’alimenter finement les modèles.

Comme souvent en sécurité, c’est au niveau du facteur humain que le bât blesse, quid de la compétence et la capacité à maîtriser ces outils et ces méthodes mixtes dans des processus humainement gérés ?

Les plus de la Cyber Risk Quantification

  • Outil de Gouvernance Business lisible d’un Comité Exécutif
  • Valorisation de l’exposition financière au risque cyber et du ROI du Plan de Traitement des Risques permettant de justifier les investissements nécessaires à la cybersécurité et/ou de définir son besoin de couverture du risque par une cyber assurance
  • Valeur ajoutée des logiciels de CRQ et de leur exploitation du Big Data

Les moins de la Cyber Risk Quantification

  • Forte maturité en gestion de risques requise pour s’y aventurer
  • Agrégation chronophage d’une diversité de données, de parties prenantes, de sources
  • Recours à un logiciel d’analyse de risques fortement recommandée
  • Frais de formation et de licences
  • Méconnaissance de la CRQ des auditeurs de certification dans le paysage francophone
  • Résultats contestables car n’émanant pas d’un consensus explicite mais d’un algorithme perçu comme abscons

Florence EXMELIN

Consultante Governance, Risks & Compliance

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Nous vous souhaitons de joyeuses fêtes de fin d’année hautes en couleur et à l’année prochaine pour une année 2025 exaltante ! 🎉

🎁 Merci à tous pour votre participation au quiz de l’avent, nous contacterons le gagnant très prochainement.

🎅 Chez Almond, l’esprit festif des fêtes de fin d’année est arrivé en avance !

Nos collaborateurs ont profité d’une soirée chaleureuse et joyeuse dans l’un des restaurants les plus spectaculaires de Paris, Le Cirque avec un cocktail dinatoire, des surprises et un Secret Santa.

Et un peu plus de magie de Noël ? Almond a également ouvert ses portes aux familles de nos collaborateurs pour une après-midi conviviale autour de l’arbre de Noël. Les enfants ont été captivés par des contes enchantés, de 1001 contes Constance Felix et ont savouré un goûter délicieux avec des chocolats chauds préparés par les Empotés. Le Père Noël a distribué des coloriages géants et des cadeaux pour le plus grand bonheur des enfants 🎁

Jour 23 |

Jour 22 | Laquelle de ces menaces n’est pas un cryptoransomware ?

  • Réponse 1 : Lockbit3
  • Réponse 2 : Phobos
  • Réponse 3 : NotPetya
  • Réponse 4 : WannaCry

Laïus explicatif : Bien que NotPetya ressemble à un ransomware, il s’agit en réalité d’un wiper. Ce malware rend indisponible les fichiers de la victime, mais ne fournit aucun moyen de les déchiffrer, même après le paiement de la rançon. L’objectif principal de NotPetya n’est pas l’extorsion financière, mais la destruction de données.
En cas d’incident, voici les coordonnées de notre CERT : [email protected] +33 (0)1 83 75 36 94

Jour 21 | Vous dialoguez via votre terminal avec un service distant et vous vous rendez compte qu'il contient un stack-based overflow. Vous cherchez à l'exploiter à l'aveugle et trouvez finalement l'offset de l'adresse de retour, après avoir contourné les éventuelles protections. Vous cherchez maintenant un stop gadget pour continuer votre exploitation. Quelle est son utilité :

  • Réponse 1 : interrompre à la demande le flux d’exécution du binaire distant le temps de l’exploitation
  • Réponse 2 : obtenir une exécution fiable et maîtrisée avec un comportement reproductible
  • Réponse 3 : pouvoir mettre en pause le binaire temporairement pendant l’envoi de la payload
  • Réponse 4 : pouvoir stopper proprement le binaire afin d’éviter un éventuel crash à la fin de l’exploitation

Laïus explicatif : L’exploitation se déroulant en aveugle, il est nécessaire de trouver une adresse permettant d’obtenir un comportement particulier et reproductible à chaque exécution, comme l’affichage du texte « Bye ». Si une telle adresse est trouvée, elle correspond au stop gadget. Il permettra donc de continuer l’exploitation et de valider ou invalider nos déductions lors de l’exécution du binaire.

Jour 20 | Le terme "spam" pour désigner les messages indésirables provient initialement

  • Réponse 1 : D’une marque de jambon en boîte
  • Réponse 2 : D’un acronyme signifiant « Stupid Pointless Annoying Messages »
  • Réponse 3 : D’un sketch des Monty Python
  • Réponse 4 : D’un code utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale

Laïus explicatif : Ce mot, à l’origine un acronyme de : SPiced hAM (du jambon épicé en boîte vendue par une entreprise américaine), est repris en masse, pour brouiller la conversation, dans un sketch des Monty Python.

Jour 19 | L’acronyme PACS désigne  :

A. Un format permettant la visualisation des images dans l’imagerie médicale

B. Un système d’archivage et de communication d’images dans l’imagerie médicale

C. Un prestataire d’audit et de conseil en cybersécurité

D. Un pacte civil de solidarité

  • Réponse 1 : L’ensemble des réponses
  • Réponse 2 : Réponses C et D
  • Réponse 3 : Réponses B, C et D
  • Réponse 4 : Réponses A, C et D

Laïus explicatif :

Un PACS, dans le secteur de l’imagerie médicale, désigne effectivement un système (et non un format) signifiant « Picturing Archiving and Communication System » permettant de gérer les images médicales grâce à des fonctions d’archivage.

De plus, depuis septembre, l’ANSSI a publié un référentiel d’exigences qui permet aux commanditaires de prestations de sécurité de bénéficier de garanties sur les compétences des prestataires, sur le processus d’accompagnement et de conseil, ainsi que sur la sécurité des systèmes d’information associés. Ce référentiel vise à reconnaître officiellement les prestataires en tant que « Prestataires d’accompagnement et de conseil en sécurité ».
Enfin, en France, le PACS désigne aussi une forme d’union civile dénommée Pacs.

Jour 18 | En quelle année l'ANSSI prévoit de ne plus recommander l'utilisation de certains algorithmes de chiffrement classiques en raison de l'augmentation de la puissance de calcul des ordinateurs classiques et de la menace posée par les ordinateurs quantiques ?

  • Réponse 1 : 2026
  • Réponse 2 : 2030
  • Réponse 3 : 2035
  • Réponse 4 : 2050

Laïus explicatif : Dans son dernier avis sur la migration vers la cryptographie post quantique, paru en janvier 2024, l’ANSSI encourage tous les éditeurs à mettre en œuvre dès à présent une hybridation entre la cryptographie standard et la cryptographie post-quantique (pour les produits qui doivent protéger des informations après 2030) et recommande d’utiliser en priorité la cryptographie post-quantique à partir de 2030.  

Jour 17 | Quelle est la dernière course à laquelle j’ai participé ?

  • Réponse 1 : Le Vendée Globe
  • Réponse 2 : National Figaro 3 en équipage
  • Réponse 3 : La Solitaire du Figaro Paprec
  • Réponse 4 : Le Havre Allmercup

Laïus explicatif : Le National Figaro 2024 s’est déroulé du 4 au 6 octobre dernier à Lorient. Thomas et son équipe sont arrivés en 2e position ! Cette course clôture ainsi la saison 2024 sur le circuit Figaro. 

  • Réponse 1 : Aetheris

  • Réponse 2 : Venopie

  • Réponse 3 : Lumidus

  • Réponse 4 : Pandama

Laïus explicatif : Au sein de la plateforme d’attaque – défense M&NTIS, le scénario Pandama propose une kill chain dont l’impact, après compromission du contrôleur de domaine, permet de déployer, par GPO, une charge utile effaçant les données présentes sur les systèmes de fichiers du SI simulé.

Pour rappel, basé sur les technologies d’émulation d’adversaire et de Cyber Range, M&NTIS permet d’exécuter des campagnes d’attaques réalistes afin de challenger dans un environnement immersif les procédures et l’expertise des équipes SOC et CERT. M&NTIS répond ainsi aux enjeux d’amélioration continue de la défense.

Jour 15 | Quel type de menace ne fait pas parti de l’insider threat?

  • Réponse 1 : Malicious
  • Réponse 2 : Ransomware group
  • Réponse 3 : Negligent
  • Réponse 4 : Vendors

Laïus explicatif : Almond a proposé une étude sur la menace interne qui décrit chaque type d’insider. Les groupes de ransomware sont externes à l’entreprise mais peuvent recruter des employées pour récupérer des accès valides et compromettre l’entreprise. Retrouvez l’étude ici.

Jour 14 | Selon vous, quelle proportion des cyberattaques réussies sont liées à une erreur humaine ?

  • Réponse 1 : 40%

  • Réponse 2 : 100%

  • Réponse 3 : 70%

  • Réponse 4 : 90%

Laïus explicatif : 90% des cyberattaques trouvent leur origine dans une erreur humaine. L’erreur humaine en cybersécurité englobe toutes les actions, conscientes ou non, qui exposent les systèmes et les données à des menaces. Cela inclut des gestes apparemment innocents, comme le fait de :

  • Cliquer sur les liens malveillants
  • Utiliser des mots de passe faibles ou partagés
  • Partager des informations sensibles
  • Négliger la mise à jour des logiciels et systèmes
  • Commettre une erreur de configuration ou mal administrer les accès
  • Utiliser des clés USB non sécurisées ou prévenant de sources inconnues

Jour 13 | Almond & Amossys sont présents en France et à l’international pour garantir proximité et réactivité grâce à nos services 24/7. Dans quels pays se trouvent nos équipes ?

  • Réponse 1 : FRA – CHE – AUS – JPN

  • Réponse 2 : FRA – CAN – CHE – KOR

  • Réponse 3 : FRA – AUS – CAN – GBR

  • Réponse 4 : FRA – BEL – ITA – USA

Jour 12 | Challenge OSINT

Val Thorens

Laïus explicatif : Depuis plusieurs années consécutives, notre CSE organise des séjours à Val Thorens pour profiter des sports d’hiver. Que l’on aime dévaler les pistes de ski à toute allure, tenter l’aventure en prenant des cours d’initiation ou simplement déguster une raclette après une randonnée raquette et un passage à la piscine et au sauna, ce séjour est l’occasion de partager des moments convivaux avec ses collègues ! TIC, TAC, le prochain séjour ski approche à grands pas !

Jour 11 | Parmi ces propositions, quelle technique Mitre Atta&ck est la plus utilisée par les attaquants ?

  • Réponse 1 : OS Credential Dumping
  • Réponse 2 : Valid Account
  • Réponse 3 : Impair Defenses
  • Réponse 4 : Remote services

Laïus explicatif : L’achat ou la récupération de comptes valides sont de plus en plus commun. Certains cybercriminels appelés Initial Access Broker se spécialisent dans la compromission de victimes dans le but de récupérer des identifiants valides qui seront ensuite vendus à d’autres cybercriminels comme les groupes de ransomware.

Jour 10 | Parmi ces structures de données de la mémoire dans Windows, quelle est celle qui permet de lister les processus en cours d’exécution ?

  • Réponse 1 : EPROCESS
  • Réponse 2 : Kernel Debugger Data Block (KDBG)
  • Réponse 3 : Kernel Processor Control Region (KPCR)
  • Réponse 4 : Process Environment Block (PEB)

Laïus explicatif : La structure EPROCESS (Executive Process) est utilisée par Windows pour gérer chaque processus en cours d’exécution. Elle contient des informations essentielles comme l’identifiant du processus (PID), l’état, les threads associés, et d’autres données nécessaires au système pour suivre les processus actifs. En analysant les structures EPROCESS, on peut lister les processus actuellement en mémoire. Le PEB est lié à chaque processus de manière individuelle. Enfin le KPCR est nécessaire pour trouver l’adresse du KDB qui à son tour permettra de pointer vers le EPROCESS.  

Jour 9 | Quel est le problème si la suite cryptographique TLS_RSA_WITH_AES_256_CBC_SHA256 est utilisée avec l'extension encrypt_then_mac pour la sécurité d'une communication TLS ?

  • Réponse 1 : L’algorithme de chiffrement est trop faible

  • Réponse 2 : L’intégrité de la communication n’est pas assurée

  • Réponse 3 : Il n’y a pas la propriété de confidentialité persistante (Perfect Forward Secrecy)

  • Réponse 4 : Le serveur n’est pas correctement authentifié

Laïus explicatif : La bonne réponse est le manque de confidentialité persistante.

La suite TLS_RSA_WITH_AES_256_CBC_SHA256 utilise la clé publique RSA du serveur pour chiffrer le secret partagé utilisé pour sécuriser les échanges de la session TLS : en cas de compromission de la clé privée du serveur, l’ensemble des échanges des sessions passées peuvent être déchiffrés par un attaquant.
La confidentialité persistante (connue sous le nom de Perfect Forward Secrecy en anglais) consiste en l’utilisation d’un échange Diffie-Hellman éphémère pour négocier le secret partagé, sans utilisation de la clé RSA du serveur.

Jour 8 | Quel est l'avantage d'utiliser un outil de couverture de code lors d'une session de fuzzing ?

  • Réponse 1 : Réduire le temps de fuzzing en optimisant certaines instructions assembleur.

  • Réponse 2 : Utiliser la technique de « pré-chauffage » du harnais (« warming code attack »).

  • Réponse 3 : Pouvoir analyser facilement les sections de code atteintes par le fuzzer.

  • Réponse 4 : Ne pas prendre en compte les vulnérabilités de type use-after-free.

Laïus explicatif : Les outils de couverture de code (“code coverage” en anglais) permettent de savoir avec précision quelles lignes de code d’un programme qui ont réellement été exécutées. Lors d’une session de “fuzzing”, ces outils peuvent aider l’analyste à savoir si les fonctions ciblées ont été atteintes par le fuzzer. Cette technique a notamment été utilisée par un membre de l’équipe Offsec pour trouver une vulnérabilité dans une bibliothèque open-source (voir notre article de blog)

Jour 7 | Quelle est la principale éthique qui doit être prise en compte dans le développement de l’Intelligence Artificielle ?

  • Réponse 1 : L’équité et la non-discrimination

  • Réponse 2 : La transparence des algorithmes utilisés

  • Réponse 3 : La sécurité et la confidentialité des données

  • Réponse 4 : Toutes les réponses

Laïus explicatif : L’équité et la non-discrimination sont des principes fondamentaux dans le développement de l’IA. Les systèmes d’IA doivent être conçus pour éviter les biais et assurer qu’ils ne favorisent pas des groupes spécifiques au détriment d’autres, afin de garantir un traitement juste et égal pour tous les utilisateurs. La transparence des algorithmes est cruciale. Les utilisateurs doivent comprendre comment les décisions sont prises par l’IA, ce qui inclut la possibilité d’expliquer les résultats ou actions générés par un système d’intelligence artificielle, afin d’éviter des décisions opaques ou injustes. La sécurité et la confidentialité des données sont enfin des préoccupations majeures lorsque l’on développe des systèmes d’IA, car ces technologies peuvent collecter et traiter des informations sensibles, ce qui soulève des questions sur la protection des données personnelles et la vie privée.

Jour 6 | Selon vous, en moyenne combien de ransomware ont eu lieu par jour en 2023 dans le monde ?

  • Réponse 1 : 1 par jour

  • Réponse 2 : 100 par jour

  • Réponse 3 : 30 par jour

  • Réponse 4 : 12 par jour

Laïus explicatif : En moyenne 12 attaques ransomware ont été signalées par jour par des victimes dans le monde en 2023 selon les chiffres d’Almond. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter notre Threat Landscape.

Jour 5 | Challenge de stéganographie

Réponse : PASSI RGS, PASSI LPM, CESTI, ANJ, Cybersecurity made in Europe, PCI QSA Company et Swift

Etape 1 : Observer l’image, trouver 3 logos cachés (Cybersecurity made in Europe, PCI QSA Company & Swift) et une indication pour chercher dans les métadonnées du fichier. 

Etape 2 : Challenge de stéganographie

En lançant dans son terminal un des outils les plus courants, « binwalk », on trouve une image JPEG dans le PDF. En extrayant les données grâce au même outil et en renommant le fichier en .jpeg, on voit apparaitre une image cachée. Ensuite, en utilisant « steghide », on peut extraire le fichier avec le mot de passe « Almond ». Ce fichier contient une suite de caractère encodée en base64. En la déchiffrant, on obtient les quatre autres certifications : PASSI RGS, PASSI LPM, CESTI et ANJ. 

Jour 4 | Concernant les accompagnements de la nouvelle qualification PACS de l’ANSSI, sur la portée Sécurité des Architectures, quels sont les domaines qui font partie du périmètre possible d’un accompagnement ?

  • Réponse 1 : la sécurité réseau, l’authentification, et l’administration du SI

  • Réponse 2 : la sécurité réseau, la sécurité système, et les mécanismes de chiffrement

  • Réponse 3 : l’administration du SI, le cloisonnement, les sauvegardes, et la stratégie de détection/réponse

  • Réponse 4 : tous ces sujets et plus encore

  • Laïus explicatif : Le référentiel PACS, sur la portée Sécurité des Architectures, porte bien sur tous les sujets liés de près ou de loin aux infrastructures du SI. La liste n’est pas exhaustive et est à adapter à chaque prestation d’accompagnement suivant le périmètre d’intervention. Dans le référentiel, l’ANSSI propose une liste de sujets à adresser dans un rapport PACS page 28 et 29.

    https://cyber.gouv.fr/sites/default/files/document/PACS_referentiel-exigences_v1.0.pdf

Jour 3 | Quel référentiel permet la certification de produits de sécurité ?

  • Réponse 1 : NIS2

  • Réponse 2 : Critères Communs

  • Réponse 3 : PASSI

  • Réponse 4 : ISO27001

Laïus explicatif : Le schéma Critères Communs est un ensemble de normes et méthodologies permettant de cadrer les moyens utilisés pour évaluer, de manière impartiale, la sécurité d’un produit de sécurité (logiciel ou matériel). Ce schéma est reconnu internationalement au travers de plusieurs accords (SOG-IS, CCRA et prochainement EUCC).

Le référentiel PASSI permet la qualification, par l’ANSSI, des prestataires d’audit de la sécurité des SI. ISO27001 est la norme décrivant les bonnes pratiques à suivre dans la mise en place d’un SMSI. Enfin, NIS2 est une directive visant à harmoniser et à renforcer la cybersécurité du marché européen.

Jour 2 | Quel est l’artefact forensique qui permet de prouver une exécution d’un programme sous Windows ?

  • Réponse 1 : JumpList

  • Réponse 2 : ShimCache

  • Réponse 3 : $MFT

  • Réponse 4 : Prefetch

Laïus explicatif : Le Prefetch est un artefact spécifique à Windows qui optimise le chargement des programmes. Lorsqu’un programme est exécuté pour la première fois, Windows crée un fichier dans le dossier C:\Windows\Prefetch, qui contient des informations sur le programme et les ressources qu’il a utilisées. Ces fichiers incluent également des horodatages correspondant à la première et aux dernières exécutions. L’existence d’un fichier Prefetch (.pf) pour un programme est une preuve solide qu’il a été exécuté. C’est l’un des artefacts forensiques les plus fiables pour prouver l’exécution d’un programme.

Jour 1 | Quel texte européen permettra qu’à partir de fin 2027, tous les produits vendus dans l’UE et comprenant des composants numériques seront exempts de vulnérabilités et maintenus pendant tout leur cycle de vie ? #DigitalTrust

  • Réponse 1 : Le Cyber Security Act
  • Réponse 2 : Le Cyber Resilience Act
  • Réponse 3 : La Directive REC
  • Réponse 4 : La Directive NIS2 

Laïus explicatif : Le Cyber Resilience Act, qui a été publié ces derniers jours au Journal Officiel de l’Union Européenne est entré en vigueur le 10 décembre 2024. A compter de cette date, les fabricants et éditeurs doivent adapter leur processus pour pouvoir continuer à vendre des produits au sein de l’UE après le 10/12/2027.

EU Cyber Resilience Act | Shaping Europe’s digital future