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23/04/2024

Cybersecurity Insights

Les caméras biométriques lors des JO de Paris, à l’épreuve de la règlementation sur les données personnelles

Evènement international d’exception, loi d’exception. A l’aube des Jeux Olympiques 2024, la France est devenue le premier pays de l’Union européenne à légaliser la surveillance biométrique.
Les arguments mis en avant relatifs à la sécurité (entre autres repérer les colis suspects, prévenir les mouvements de foule massifs) ont permis de basculer vers une modernisation des méthodes de sécurité et de surveillance dans l’espace public. C’est dans ce contexte que la question de l’équilibre entre sécurité et garantie des libertés individuelles s’est posée.

Caméra augmentée ou caméra biométrique, quelle est la différence ?

En matière de vidéosurveillance, on distingue les caméras intelligentes ou caméras augmentées d’une part et les caméras biométriques d’autre part.
Pour les premières, leur objectif est de catégoriser et d’analyser les données grâce à l’intelligence artificielle sans identifier une personne de manière unique.
En revanche, les caméras biométriques se distinguent des caméras augmentées. La CNIL donne deux critères pour les distinguer : la nature des données traitées et l’objectif du dispositif. Un dispositif de reconnaissance biométrique, la reconnaissance faciale par exemple, traite des données de caractéristique physique, physiologique ou comportementale et a pour objectif d’identifier de manière unique une personne.

Fonctionnement
Identification d’une personne de manière unique
Caméras intelligentes ou caméras augmentées
  • Catégoriser et analyser les données grâce à l’intelligence artificielle
  • Non
Caméras biométriques
  • Traite des données de caractéristique physique, physiologique ou comportementale

  • Oui

Cette distinction est d’autant plus pertinente, qu’elle comporte des conséquences juridiques. En effet, le traitement des données biométriques qui a pour finalité d’identifier une personne de manière unique est interdit sauf exception (Article 9 du RGPD).

Selon le RGPD, dans quel cas peut-on faire usage de la caméra biométrique ?

En principe, le RGPD interdit l’usage des données biométriques. Toutefois, le traitement de ces données est autorisé si la personne consent à ce type de traitement, ou bien si le traitement est nécessaire pour des motifs d’intérêt public important à condition de prévoir des mesures appropriées et spécifiques pour la sauvegarde des droits fondamentaux et des intérêts de la personne concernée.

Un cadre juridique renforcé

Comme nous avons pu le voir précédemment, l’usage des caméras biométriques est déjà encadré par le RGPD. Toutefois, afin de préciser son usage, les caméras de surveillance ont fait l’objet d’un renforcement juridique.

Dans la loi n° 2023-380 du 19 mai 2023, dite la loi « JO », le législateur a modifié les dispositions du code de la sécurité intérieure (CSI) qui porte sur la vidéoprotection. Par exemple, l’article L.251-1 du CSI, qui porte sur la définition des outils de vidéoprotection, parlait d’« enregistrements visuels », désormais le terme utilisé est plus large « les systèmes de vidéoprotection ». Cette modification permet d’intégrer dans le CSI les nouveaux outils de vidéoprotection qui n’entraient pas dans l’ancienne définition, comme l’usage de la caméra biométrique.

 

Le 12 juin 2023, le Sénat a adopté une proposition de loi relative à la reconnaissance biométrique dans l’espace public. Cette proposition de loi se veut rassurante et déclare vouloir écarter le risque d’une société de surveillance. Le principe suivant a été posé : celui d’une interdiction de l’identification biométrique à distance et sans le consentement des personnes, dans l’espace public et les espaces accessibles au public, que cette identification s’opère en temps réel ou a posteriori. La proposition de loi précise qu’il s’agit d’un régime expérimental d’une durée de trois ans qui a pour objet d’encadrer les cas d’usage exceptionnels justifiés par un intérêt public supérieur.

Le 11 octobre 2023, le décret n° 2023-939 a été adopté. Ce décret est relatif aux modalités de pilotage et d’évaluation de l’expérimentation de traitements algorithmiques d’images légalement collectées au moyen de systèmes de vidéoprotection et de caméras installées sur des aéronefs. L’un des apports de ce décret est de préciser les modalités selon lesquelles le public et les agents concernés sont informés de l’expérimentation de ces traitements. Il en ressort les points suivants :

 

  • La CNIL doit être informée de l’expérimentation.
  • L’information doit être présente sur le site du ministère de l’intérieur.
  • L’information doit contenir les éléments suivants : énumérer les évènements prédéterminés que les traitements algorithmiques sont autorisés à détecter, décrire le fonctionnement général des traitements autorisés, exposer les conditions et garanties encadrant leur mise en œuvre, préciser les droits que les personnes concernées peuvent exercer, faire état des modalités d’évaluation de l’expérimentation.

 

Le 27 novembre 2023, le décret n° 2023-1102 vient préciser les règles de mise en œuvre des traitements de données à caractère personnel provenant de systèmes de vidéoprotection et des caméras installées sur des aéronefs. Ce décret autorise la mise en œuvre des traitements de données à caractère personnel provenant de systèmes de vidéoprotection, précise leurs finalités, les données enregistrées, les modalités et la durée de leur conservation, les conditions d’accès aux données ainsi que les droits des personnes concernées.

L’IA Act dans tout ça

Le 13 mars 2024, le parlement européen a adopté le projet de règlement européen sur l’intelligence artificielle (IA Act). Sa mise en application n’est toutefois pas attendue avant 2025. Pour rappel, l’objet de l’IA Act est d’adopter une législation unique pour encadrer l’utilisation de l’intelligence artificielle. Initialement interdite par l’IA Act, les systèmes d’identification biométrique en temps réel et à distance, comme la reconnaissance faciale ont finalement été autorisés suite à des négociations au sein du Conseil européen.

L’IA act, au-delà d’autoriser les systèmes d’identification biométrique, vient préciser les conditions de sa mise en œuvre (notamment réaliser une analyse d’impact sur les droits fondamentaux, notifier la CNIL, notifier l’autorité de surveillance), et les cas dans lesquels les systèmes d’identification biométriques peuvent être utilisés.

L’utilisation de systèmes d’identification biométrique par les services répressifs est en principe interdite, sauf dans des situations limitativement énumérées et étroitement définies. Les systèmes d’identification biométrique en temps réel ne peuvent être déployés que si des garanties strictes sont respectées, par exemple si leur utilisation est limitée dans le temps et dans l’espace géographique et si elle est soumise à une autorisation judiciaire ou administrative préalable spécifique. Ces utilisations peuvent inclure, par exemple, la recherche ciblée d’une personne disparue ou la prévention d’un attentat terroriste. L’utilisation de ces systèmes a posteriori est considérée comme un cas d’utilisation à haut risque, nécessitant une autorisation judiciaire car elle est liée à une infraction pénale.

Par ailleurs, l’IA Act souligne que les données biométriques constituent une catégorie particulière de données à caractère personnel sensibles. Par conséquent, il convient de classer l’utilisation des systèmes biométriques comme présentant un risque élevé.

L’IA Act met également en lumière les risques liés à l’utilisation des systèmes biométriques. En effet, le règlement sur l’intelligence artificielle précise que les inexactitudes techniques des systèmes d’IA destinés à l’identification biométrique à distance des personnes physiques peuvent conduire à des résultats biaisés et avoir des effets discriminatoires. Le risque de tels résultats biaisés et effets discriminatoires est particulièrement important en ce qui concerne l’âge, l’ethnicité, la race, le sexe ou les handicaps.

Face à ces risques quelles sont les garanties apportées pour garantir les libertés individuelles ?

Les garanties mises en place pour garantir les libertés individuelles

Les caméras biométriques réalisent des traitements qui portent sur des données de caractéristique physique, physiologique ou comportementale, qui sont des données personnelles relevant du droit à la vie privée. Pour que le traitement de ces données soient conformes au respect des droits et libertés individuels, il est nécessaire de respecter les principes suivants :

  • Principe de proportionnalité : l’utilisation des caméras biométriques doit être exceptionnelle et proportionnée à l’objectif poursuivi. Cela signifie que leur déploiement doit être justifié par un intérêt légitime et qu’il ne doit pas être excessif par rapport à cet objectif. Les finalités poursuivies doivent être limitativement énumérées et l’utilisation de ces caméras doit faire l’objet d’un régime d’autorisations préalables.
  • Transparence et information : les personnes doivent être informées de manière claire et transparente de l’utilisation des caméras biométriques, de l’objectif de cette utilisation, ainsi que de leurs droits en matière de protection des données.
  • Droit d’accès, de rectification, de limitation et d’effacement : les individus ont le droit d’accéder aux données collectées à leur sujet par les caméras biométriques, ainsi que de les rectifier ou de les supprimer si elles sont inexactes ou non pertinentes.
  • Sécurité des données : les responsables du traitement des données collectées par les caméras biométriques sont tenus de mettre en place des mesures de sécurité appropriées pour protéger ces données contre tout accès non autorisé ou toute utilisation abusive.

Concernant l’IA Act, il impose la mise en place des garanties suivantes pour les libertés individuelles : des contrôles stricts et une documentation de l’accès, afin d’éviter tout abus et veiller à ce que seules les personnes autorisées, soumises à des obligations de confidentialité appropriées, aient accès à ces données à caractère personnel.

En conclusion…

Malgré un contexte juridique qui n’était pas en faveur de la mise en place des caméras biométriques, celles-ci ont été légalisées. Comme vu précédemment, cette légalisation a requis de nombreux changements du cadre juridique national, mais aussi européen. Nous assistons à un changement de paradigme, qui n’est pas sans conséquence. Bien que des garanties sont théoriquement présentes, seront-elles suffisantes ? En effet, la question peut légitimement être posée car l’une de ces garanties implique que l’utilisation des caméras biométriques doit être exceptionnelle et proportionnée à l’objectif poursuivi. Ce critère étant subjectif, le critère de proportionnalité peut être facilement malléable en fonction des objectifs poursuivis.

Pour savoir si les garanties présentes seront suffisantes, il faudra attendre la mise en place des caméras biométriques, qui aura lieu lors des JO 2024.

Sources

Maria IDJOUBAR

Consultante Governance, Risks & Compliance

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Jour 22 |

Jour 21 |

  • Réponse 1 :  

  • Réponse 2 :  

  • Réponse 3 :  

  • Réponse 4 : 

Jour 20 |

  • Réponse 1 : 

  • Réponse 2 : 

  • Réponse 3 : 

  • Réponse 4 : 

Jour 19 | L’acronyme PACS désigne  :

A. Un format permettant la visualisation des images dans l’imagerie médicale

B. Un système d’archivage et de communication d’images dans l’imagerie médicale

C. Un prestataire d’audit et de conseil en cybersécurité

D. Un pacte civil de solidarité  

  • Réponse 1 : L’ensemble des réponses
  • Réponse 2 : Réponses C et D
  • Réponse 3 : Réponses B, C et D
  • Réponse 4 : Réponses A, C et D

Jour 18 | En quelle année l'ANSSI prévoit de ne plus recommander l'utilisation de certains algorithmes de chiffrement classiques en raison de l'augmentation de la puissance de calcul des ordinateurs classiques et de la menace posée par les ordinateurs quantiques ?

  • Réponse 1 : 2026
  • Réponse 2 : 2030
  • Réponse 3 : 2035
  • Réponse 4 : 2050

Laïus explicatif : Dans son dernier avis sur la migration vers la cryptographie post quantique, paru en janvier 2024, l’ANSSI encourage tous les éditeurs à mettre en œuvre dès à présent une hybridation entre la cryptographie standard et la cryptographie post-quantique (pour les produits qui doivent protéger des informations après 2030) et recommande d’utiliser en priorité la cryptographie post-quantique à partir de 2030.  

Jour 17 | Quelle est la dernière course à laquelle j’ai participé ?

  • Réponse 1 : Le Vendée Globe
  • Réponse 2 : National Figaro 3 en équipage
  • Réponse 3 : La Solitaire du Figaro Paprec
  • Réponse 4 : Le Havre Allmercup

Laïus explicatif : Le National Figaro 2024 s’est déroulé du 4 au 6 octobre dernier à Lorient. Thomas et son équipe sont arrivés en 2e position ! Cette course clôture ainsi la saison 2024 sur le circuit Figaro. 

  • Réponse 1 : Aetheris

  • Réponse 2 : Venopie

  • Réponse 3 : Lumidus

  • Réponse 4 : Pandama

Laïus explicatif : Au sein de la plateforme d’attaque – défense M&NTIS, le scénario Pandama propose une kill chain dont l’impact, après compromission du contrôleur de domaine, permet de déployer, par GPO, une charge utile effaçant les données présentes sur les systèmes de fichiers du SI simulé.

Pour rappel, basé sur les technologies d’émulation d’adversaire et de Cyber Range, M&NTIS permet d’exécuter des campagnes d’attaques réalistes afin de challenger dans un environnement immersif les procédures et l’expertise des équipes SOC et CERT. M&NTIS répond ainsi aux enjeux d’amélioration continue de la défense.

Jour 15 | Quel type de menace ne fait pas parti de l’insider threat?

  • Réponse 1 : Malicious
  • Réponse 2 : Ransomware group
  • Réponse 3 : Negligent
  • Réponse 4 : Vendors

Laïus explicatif : Almond a proposé une étude sur la menace interne qui décrit chaque type d’insider. Les groupes de ransomware sont externes à l’entreprise mais peuvent recruter des employées pour récupérer des accès valides et compromettre l’entreprise. Retrouvez l’étude ici.

Jour 14 | Selon vous, quelle proportion des cyberattaques réussies sont liées à une erreur humaine ?

  • Réponse 1 : 40%

  • Réponse 2 : 100%

  • Réponse 3 : 70%

  • Réponse 4 : 90%

Laïus explicatif : 90% des cyberattaques trouvent leur origine dans une erreur humaine. L’erreur humaine en cybersécurité englobe toutes les actions, conscientes ou non, qui exposent les systèmes et les données à des menaces. Cela inclut des gestes apparemment innocents, comme le fait de :

  • Cliquer sur les liens malveillants
  • Utiliser des mots de passe faibles ou partagés
  • Partager des informations sensibles
  • Négliger la mise à jour des logiciels et systèmes
  • Commettre une erreur de configuration ou mal administrer les accès
  • Utiliser des clés USB non sécurisées ou prévenant de sources inconnues

Jour 13 | Almond & Amossys sont présents en France et à l’international pour garantir proximité et réactivité grâce à nos services 24/7. Dans quels pays se trouvent nos équipes ?

  • Réponse 1 : FRA – CHE – AUS – JPN

  • Réponse 2 : FRA – CAN – CHE – KOR

  • Réponse 3 : FRA – AUS – CAN – GBR

  • Réponse 4 : FRA – BEL – ITA – USA

Jour 12 | Challenge OSINT

Val Thorens

Laïus explicatif : Depuis plusieurs années consécutives, notre CSE organise des séjours à Val Thorens pour profiter des sports d’hiver. Que l’on aime dévaler les pistes de ski à toute allure, tenter l’aventure en prenant des cours d’initiation ou simplement déguster une raclette après une randonnée raquette et un passage à la piscine et au sauna, ce séjour est l’occasion de partager des moments convivaux avec ses collègues ! TIC, TAC, le prochain séjour ski approche à grands pas !

Jour 11 | Parmi ces propositions, quelle technique Mitre Atta&ck est la plus utilisée par les attaquants ?

  • Réponse 1 : OS Credential Dumping
  • Réponse 2 : Valid Account
  • Réponse 3 : Impair Defenses
  • Réponse 4 : Remote services

Laïus explicatif : L’achat ou la récupération de comptes valides sont de plus en plus commun. Certains cybercriminels appelés Initial Access Broker se spécialisent dans la compromission de victimes dans le but de récupérer des identifiants valides qui seront ensuite vendus à d’autres cybercriminels comme les groupes de ransomware.

Jour 10 | Parmi ces structures de données de la mémoire dans Windows, quelle est celle qui permet de lister les processus en cours d’exécution ?

  • Réponse 1 : EPROCESS
  • Réponse 2 : Kernel Debugger Data Block (KDBG)
  • Réponse 3 : Kernel Processor Control Region (KPCR)
  • Réponse 4 : Process Environment Block (PEB)

Laïus explicatif : La structure EPROCESS (Executive Process) est utilisée par Windows pour gérer chaque processus en cours d’exécution. Elle contient des informations essentielles comme l’identifiant du processus (PID), l’état, les threads associés, et d’autres données nécessaires au système pour suivre les processus actifs. En analysant les structures EPROCESS, on peut lister les processus actuellement en mémoire. Le PEB est lié à chaque processus de manière individuelle. Enfin le KPCR est nécessaire pour trouver l’adresse du KDB qui à son tour permettra de pointer vers le EPROCESS.  

Jour 9 | Quel est le problème si la suite cryptographique TLS_RSA_WITH_AES_256_CBC_SHA256 est utilisée avec l'extension encrypt_then_mac pour la sécurité d'une communication TLS ?

  • Réponse 1 : L’algorithme de chiffrement est trop faible

  • Réponse 2 : L’intégrité de la communication n’est pas assurée

  • Réponse 3 : Il n’y a pas la propriété de confidentialité persistante (Perfect Forward Secrecy)

  • Réponse 4 : Le serveur n’est pas correctement authentifié

Laïus explicatif : La bonne réponse est le manque de confidentialité persistante.

La suite TLS_RSA_WITH_AES_256_CBC_SHA256 utilise la clé publique RSA du serveur pour chiffrer le secret partagé utilisé pour sécuriser les échanges de la session TLS : en cas de compromission de la clé privée du serveur, l’ensemble des échanges des sessions passées peuvent être déchiffrés par un attaquant.
La confidentialité persistante (connue sous le nom de Perfect Forward Secrecy en anglais) consiste en l’utilisation d’un échange Diffie-Hellman éphémère pour négocier le secret partagé, sans utilisation de la clé RSA du serveur.

Jour 8 | Quel est l'avantage d'utiliser un outil de couverture de code lors d'une session de fuzzing ?

  • Réponse 1 : Réduire le temps de fuzzing en optimisant certaines instructions assembleur.

  • Réponse 2 : Utiliser la technique de « pré-chauffage » du harnais (« warming code attack »).

  • Réponse 3 : Pouvoir analyser facilement les sections de code atteintes par le fuzzer.

  • Réponse 4 : Ne pas prendre en compte les vulnérabilités de type use-after-free.

Laïus explicatif : Les outils de couverture de code (“code coverage” en anglais) permettent de savoir avec précision quelles lignes de code d’un programme qui ont réellement été exécutées. Lors d’une session de “fuzzing”, ces outils peuvent aider l’analyste à savoir si les fonctions ciblées ont été atteintes par le fuzzer. Cette technique a notamment été utilisée par un membre de l’équipe Offsec pour trouver une vulnérabilité dans une bibliothèque open-source (voir notre article de blog)

Jour 7 | Quelle est la principale éthique qui doit être prise en compte dans le développement de l’Intelligence Artificielle ?

  • Réponse 1 : L’équité et la non-discrimination

  • Réponse 2 : La transparence des algorithmes utilisés

  • Réponse 3 : La sécurité et la confidentialité des données

  • Réponse 4 : Toutes les réponses

Laïus explicatif : L’équité et la non-discrimination sont des principes fondamentaux dans le développement de l’IA. Les systèmes d’IA doivent être conçus pour éviter les biais et assurer qu’ils ne favorisent pas des groupes spécifiques au détriment d’autres, afin de garantir un traitement juste et égal pour tous les utilisateurs. La transparence des algorithmes est cruciale. Les utilisateurs doivent comprendre comment les décisions sont prises par l’IA, ce qui inclut la possibilité d’expliquer les résultats ou actions générés par un système d’intelligence artificielle, afin d’éviter des décisions opaques ou injustes. La sécurité et la confidentialité des données sont enfin des préoccupations majeures lorsque l’on développe des systèmes d’IA, car ces technologies peuvent collecter et traiter des informations sensibles, ce qui soulève des questions sur la protection des données personnelles et la vie privée.

Jour 6 | Selon vous, en moyenne combien de ransomware ont eu lieu par jour en 2023 dans le monde ?

  • Réponse 1 : 1 par jour

  • Réponse 2 : 100 par jour

  • Réponse 3 : 30 par jour

  • Réponse 4 : 12 par jour

Laïus explicatif : En moyenne 12 attaques ransomware ont été signalées par jour par des victimes dans le monde en 2023 selon les chiffres d’Almond. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter notre Threat Landscape.

Jour 5 | Challenge de stéganographie

Réponse : PASSI RGS, PASSI LPM, CESTI, ANJ, Cybersecurity made in Europe, PCI QSA Company et Swift

Etape 1 : Observer l’image, trouver 3 logos cachés (Cybersecurity made in Europe, PCI QSA Company & Swift) et une indication pour chercher dans les métadonnées du fichier. 

Etape 2 : Challenge de stéganographie

En lançant dans son terminal un des outils les plus courants, « binwalk », on trouve une image JPEG dans le PDF. En extrayant les données grâce au même outil et en renommant le fichier en .jpeg, on voit apparaitre une image cachée. Ensuite, en utilisant « steghide », on peut extraire le fichier avec le mot de passe « Almond ». Ce fichier contient une suite de caractère encodée en base64. En la déchiffrant, on obtient les quatre autres certifications : PASSI RGS, PASSI LPM, CESTI et ANJ. 

Jour 4 | Concernant les accompagnements de la nouvelle qualification PACS de l’ANSSI, sur la portée Sécurité des Architectures, quels sont les domaines qui font partie du périmètre possible d’un accompagnement ?

  • Réponse 1 : la sécurité réseau, l’authentification, et l’administration du SI

  • Réponse 2 : la sécurité réseau, la sécurité système, et les mécanismes de chiffrement

  • Réponse 3 : l’administration du SI, le cloisonnement, les sauvegardes, et la stratégie de détection/réponse

  • Réponse 4 : tous ces sujets et plus encore

  • Laïus explicatif : Le référentiel PACS, sur la portée Sécurité des Architectures, porte bien sur tous les sujets liés de près ou de loin aux infrastructures du SI. La liste n’est pas exhaustive et est à adapter à chaque prestation d’accompagnement suivant le périmètre d’intervention. Dans le référentiel, l’ANSSI propose une liste de sujets à adresser dans un rapport PACS page 28 et 29.

    https://cyber.gouv.fr/sites/default/files/document/PACS_referentiel-exigences_v1.0.pdf

Jour 3 | Quel référentiel permet la certification de produits de sécurité ?

  • Réponse 1 : NIS2

  • Réponse 2 : Critères Communs

  • Réponse 3 : PASSI

  • Réponse 4 : ISO27001

Laïus explicatif : Le schéma Critères Communs est un ensemble de normes et méthodologies permettant de cadrer les moyens utilisés pour évaluer, de manière impartiale, la sécurité d’un produit de sécurité (logiciel ou matériel). Ce schéma est reconnu internationalement au travers de plusieurs accords (SOG-IS, CCRA et prochainement EUCC).

Le référentiel PASSI permet la qualification, par l’ANSSI, des prestataires d’audit de la sécurité des SI. ISO27001 est la norme décrivant les bonnes pratiques à suivre dans la mise en place d’un SMSI. Enfin, NIS2 est une directive visant à harmoniser et à renforcer la cybersécurité du marché européen.

Jour 2 | Quel est l’artefact forensique qui permet de prouver une exécution d’un programme sous Windows ?

  • Réponse 1 : JumpList

  • Réponse 2 : ShimCache

  • Réponse 3 : $MFT

  • Réponse 4 : Prefetch

Laïus explicatif : Le Prefetch est un artefact spécifique à Windows qui optimise le chargement des programmes. Lorsqu’un programme est exécuté pour la première fois, Windows crée un fichier dans le dossier C:\Windows\Prefetch, qui contient des informations sur le programme et les ressources qu’il a utilisées. Ces fichiers incluent également des horodatages correspondant à la première et aux dernières exécutions. L’existence d’un fichier Prefetch (.pf) pour un programme est une preuve solide qu’il a été exécuté. C’est l’un des artefacts forensiques les plus fiables pour prouver l’exécution d’un programme.

Jour 1 | Quel texte européen permettra qu’à partir de fin 2027, tous les produits vendus dans l’UE et comprenant des composants numériques seront exempts de vulnérabilités et maintenus pendant tout leur cycle de vie ? #DigitalTrust

  • Réponse 1 : Le Cyber Security Act
  • Réponse 2 : Le Cyber Resilience Act
  • Réponse 3 : La Directive REC
  • Réponse 4 : La Directive NIS2 

Laïus explicatif : Le Cyber Resilience Act, qui a été publié ces derniers jours au Journal Officiel de l’Union Européenne est entré en vigueur le 10 décembre 2024. A compter de cette date, les fabricants et éditeurs doivent adapter leur processus pour pouvoir continuer à vendre des produits au sein de l’UE après le 10/12/2027.

EU Cyber Resilience Act | Shaping Europe’s digital future